La plateforme de produits dérivés crypto Deribit et l’exchange Crypto.com acceptent désormais le fonds tokenisé de bons du Trésor américain de BlackRock comme garantie pour les clients institutionnels et expérimentés.
Concrètement, les traders professionnels pourront utiliser un actif numérique à faible volatilité et générateur de rendement comme collatéral pour leurs comptes. Cela permet de réduire les exigences de marge nécessaires pour les opérations avec effet de levier, selon les informations relayées par Forbes.
Coinbase, l'un des plus grands exchanges au monde en termes de volume d'échanges, a annoncé un accord de 2,9 milliards de dollars pour l'acquisition de Deribit en mai 2025.
L’intégration de BUIDL renforce l’utilité du fonds Institutional Digital Liquidity Fund de BlackRock. Ce dernier représente près de 40 % du marché des Treasurys tokenisés, soit environ 2,9 milliards de dollars en valeur bloquée, selon les données de RWA.XYZ.
Les produits basés sur des obligations américaines tokenisées gagnent du terrain face aux stablecoins traditionnels, en raison de leur capacité à générer du rendement. Cette croissance reflète le rapprochement croissant entre l’écosystème crypto et la finance traditionnelle.
Les obligations d’État américaines tokenisées gagnent du terrain, mais les inquiétudes liées à la centralisation demeurent
En octobre 2024, BlackRock avait déjà indiqué son intention d’intégrer le fonds BUIDL comme collatéral sur diverses plateformes de produits dérivés et exchanges centralisés, comme OKX et Binance.
Les partisans de cette intégration y voient un avantage en matière de liquidité, de flexibilité des transferts et de réduction du risque de contrepartie. L'utilisation d’un collatéral émis par BlackRock — premier gestionnaire d’actifs mondial avec près de 11 500 milliards de dollars sous gestion — offre en effet un certain gage de sécurité.
Cependant, malgré cet engouement, des voix s’élèvent au sein de l’industrie pour alerter sur les risques de centralisation et les potentiels effets systémiques.
Six entreprises – BlackRock, Franklin Templeton, Ondo Finance, Superstate, Centrifuge et Circle – détiennent à elles seules plus de 88 % du marché des bons du Trésor américains tokenisés.
La majorité des obligations américaines actuellement sur la blockchain ont été tokenisées sur le réseau Ethereum, qui reste la principale infrastructure pour les actifs du monde réel. À lui seul, Ethereum héberge 5,7 milliards de dollars sur les 7,3 milliards d’actifs publics tokenisés en circulation.