Worldcoin, la firme crypto fondée par le créateur de ChatGPT, est de plus en plus indésirable en Europe. La compagnie vient de recevoir l'ordre de suspendre les activités qu’elle menait jusqu’ici au Portugal. La suspension intervient dans un contexte de crainte concernant les risques que le projet crypto fait peser sur la liberté des Portugais.

Suspension opérationnelle de Worldcoin pour 90 jours

L’autorité portugaise de régulation des données a décidé de suspendre Worldcoin, le célèbre projet crypto axé sur la preuve d’identité. Il s’agit d’un concept très controversé qui récompense les individus en cryptos, en échange d’un scannage de leur iris pour vérifier leur humanité.

Ce développement s’ajoute aux déboires réglementaires du projet crypto controversé en Europe. Worldcoin écope notamment d’une nouvelle sanction sur le vieux continent après une récente interdiction en Espagne. Une mesure couvrant 90 jours qui intervient dans un contexte préoccupant.

En effet, cette mesure découle d’inquiétudes croissantes concernant les risques pour les droits des citoyens en matière de protection des données. Ceci, alors que plus de 300 000 personnes au Portugal ont déjà soumis leurs données biométriques au projet crypto.

Certains observateurs se demandent pourquoi le régulateur a décidé de simplement suspendre les opérations de Worldcoin au lieu de les interdire. Peut-être le délai de 90 jours est-il destiné à donner aux autorités, le temps d'examiner en profondeur le projet crypto avant d’agir en conséquence ? 

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Worldcoin, un projet crypto foncièrement compromettant ?

Il faut dire que l’intervention de l’autorité portugaise de régulation des données souligne les préoccupations en matière de protection de la vie privée entourant les activités crypto de Worldcoin. Tools for Humanity, le principal fournisseur de logiciels de Worldcoin les partage également.

Reconnaissant la gravité de la situation, il a appelé au respect des lois et réglementations régissant la collecte et le transfert de données biométriques. Un appel auquel a répondu Jannick Preiwisch, le responsable de la protection des données à la Worldcoin Foundation.

Selon ce dernier, la compagnie qu’il représente se plie auxdites normes. Toutefois, il semble que cette dernière ne parvient pas à se faire entendre, malgré ses efforts pour résoudre les problèmes de protection de la vie privée qui préoccupent les régulateurs.

À la lumière de tout ce qui précède, il parait évident que le business modèle de Worldcoin soit fondamentalement problématique pour les régulateurs. En incitant les gens à subir des scans de l’iris pour des récompenses en cryptos, le projet a suscité à la fois critiques et engouement. À ce jour, 4,5 millions d’utilisateurs dans 120 pays du globe ont adhéré à Worldcoin !