Solana, souvent perçue comme une des blockchains les plus performantes du marché crypto, s’apprête à subir d’importants changements. Deux propositions de mise à niveau, qui seront soumises au vote des validateurs en mars, pourraient renforcer la durabilité du réseau tout en bouleversant l’écosystème du staking. Ces ajustements visent notamment à optimiser la distribution des frais et à ajuster le taux d’inflation du SOL. Cependant, leur adoption pourrait drastiquement réduire les revenus des validateurs, mettant en péril les plus petits opérateurs.
Des mises à niveau cruciales pour le réseau crypto mais contestées
L’une des propositions, SIMD 0123, prévoit de redistribuer les frais de priorité des transactions crypto aux stakers de Solana. Aujourd’hui, ces frais, qui représentent environ 40 % des revenus du réseau, sont exclusivement captés par les validateurs sans obligation de partage. L’objectif de cette réforme est double : renforcer la transparence et garantir une répartition plus équitable des revenus du réseau.
Selon Matthew Sigel, responsable de la recherche sur les actifs numériques chez VanEck, cette mesure permettrait de limiter les accords de partage de frais off-chain entre traders et validateurs. Cela favoriserait ainsi l’exécution des transactions crypto directement sur le réseau Solana. Si cette proposition est adoptée lors du vote prévu le 6 mars, elle pourrait dynamiser les rendements des stakers tout en renforçant la sécurité et la transparence du réseau. Toutefois, elle constitue une première alerte pour les validateurs, qui voient une partie de leurs revenus redistribuée.
Une inflation sous contrôle, mais à quel prix ?
La seconde proposition, SIMD 0228, vise à modifier le taux d’inflation du SOL en le rendant variable en fonction du pourcentage de tokens en staking. Actuellement, le taux d’inflation est fixé à 4 % (contre 8 % initialement) et devrait progressivement chuter à un objectif de 1,5 %. Ce changement permettrait de limiter la dilution de l’offre et de réduire la pression vendeuse exercée par les stakers percevant leurs récompenses comme un revenu passif crypto à convertir en fiat.
L’une des critiques majeures à l’encontre de cette proposition est qu’elle réduit potentiellement les revenus des validateurs de près de 95 %, mettant en péril les plus petits acteurs du réseau crypto. Cette réforme est notamment soutenue par Multicoin Capital, un fonds d’investissement détenant une participation significative dans Jito, le plus grand pool de staking de Solana, utilisé par 93 % des validateurs.
Ces réformes interviennent alors que les gestionnaires d’actifs poussent pour l’approbation d’ETF basés sur le SOL aux États-Unis, ce qui pourrait ouvrir la voie à une adoption institutionnelle accrue. Bloomberg Intelligence estime d’ailleurs à 70 % les chances d’approbation d’un ETF Solana en 2025. Toutefois, si les validateurs les plus petits quittent le réseau, la centralisation du staking pourrait devenir une problématique majeure, affectant potentiellement la confiance des investisseurs crypto.