L’affaire FTX, le feuilleton judiciaire le plus emblématique de l’industrie crypto, connaît un nouveau rebondissement. Sam Bankman-Fried, l’ex-PDG de l’exchange crypto, revient devant la justice pour tenter d’annuler sa condamnation. Près d’un an après sa sentence à 25 ans de prison, le magnat déchu plaide aujourd’hui non seulement son innocence, mais aussi l’existence de faits jusqu’ici ignorés par le jury. À la clé : un nouveau procès, voire une grâce présidentielle. Décryptage.

SBF contre-attaque : Les arguments clés de l’appel

Mardi, la cour d’appel du deuxième circuit des États-Unis a examiné la requête déposée par les avocats de Sam Bankman-Fried. Selon la défense, l’ancien PDG n’aurait « jamais bénéficié de la présomption d’innocence », une faille grave dans le processus judiciaire. Les avocats affirment que la cour n’a pas permis la présentation de preuves cruciales concernant la prétendue solvabilité de l’exchange crypto.

Dans leur dossier de septembre 2024, ils déclarent que « la narration dominante dès le premier jour, relayée par les avocats de la nouvelle direction de FTX puis reprise par le bureau du procureur, affirmait que Bankman-Fried avait volé des milliards de dollars et mené l’entreprise à la faillite ». Or, ajoutent-ils, « une image très différente émerge désormais : FTX n’a jamais été insolvable, et détenait même suffisamment d’actifs pour rembourser ses clients ». Des arguments qui, s’ils convainquent la cour, pourraient ouvrir la voie à un second procès.

Réhabilitation politique ? Les manœuvres troublantes autour d’un éventuel pardon

Au-delà de l’appel judiciaire, un autre scénario alimente les spéculations : celui d’un éventuel pardon présidentiel. Sam Bankman-Fried aurait discrètement recentré sa stratégie politique, se rapprochant de figures républicaines influentes, notamment dans l’orbite de Donald Trump. Ce dernier a déjà manifesté sa volonté de gracier certains acteurs clés de la crypto.

Trump a notamment accordé son pardon à Ross Ulbricht, fondateur de Silk Road, puis à Changpeng Zhao (CZ), l’ex-PDG de Binance, condamné pour violation du Bank Secrecy Act. Ces gestes envers la communauté crypto soulèvent la question : SBF pourrait-il être le prochain ? Pour l’heure, aucune annonce officielle n’a été faite, mais l’ombre d’un calcul électoral plane à l’approche des échéances politiques américaines.

Cette stratégie parallèle, à mi-chemin entre justice et politique, pourrait redéfinir le destin judiciaire de SBF. Tandis que le monde crypto observe avec attention, l’issue de cette affaire pourrait poser un précédent sur la manière dont les figures controversées de l’écosystème sont traitées, entre salle d’audience et coulisses du pouvoir.