Dans l’univers des NFT, un secteur en particulier affiche des signes vitaux alarmants : le prêt NFT. Ce marché crypto, autrefois florissant, voit aujourd’hui ses volumes s’effondrer de 97 %, passant de près de 1 milliard de dollars en janvier à seulement 50 millions en mai 2025. Un écroulement brutal que la plateforme DappRadar décrypte dans un rapport inquiétant, mais porteur d’un mince espoir. Car derrière les chiffres rouges se cache peut-être un catalyseur inattendu : les actifs du monde réel, désormais tokenisés.

Chute libre d’un marché crypto jadis prometteur

Le marché des prêts NFT est en chute libre. Selon un rapport publié le 27 mai 2025 par DappRadar, le volume global des prêts adossés à des NFT a plongé de 97 %, passant de 1 milliard de dollars en janvier à seulement 50 millions en mai. « Jusqu’à présent, 2025 n’a pas fourni de raison convaincante pour un rebond des prêts NFT », affirme Sara Gherghelas, analyste chez DappRadar. Et les chiffres sont sans appel : les emprunteurs ont diminué de 90 % depuis janvier 2024, les prêteurs de 78 %, et la taille moyenne des prêts est tombée de 22 000 $ en 2022 à 4 000 $ en mai 2025.

Les causes de cette chute sont multiples, mais convergent vers une réalité simple : le marché NFT, dans son ensemble, est en pleine contraction. Son volume trimestriel a chuté de 61 %, tombant à 1,5 milliard de dollars au premier trimestre 2025 contre 4,1 milliards un an plus tôt. « La valeur des garanties s’effondrant, l’activité de prêt a naturellement suivi », analyse Gherghelas. Dans ce contexte, même les plateformes crypto de prêt NFT les plus robustes peinent à maintenir leur traction. Seuls huit protocoles concentrent aujourd’hui une part significative du marché.

Les actifs réels comme nouveau souffle des prêt NFT

Face à cet effondrement, une lueur d’espoir émerge : les NFT adossés à des actifs du monde réel, comme l’immobilier tokenisé ou les actifs générateurs de rendement. Pour Sara Gherghelas, ces nouveaux types d’actifs « pourraient débloquer des sources de garantie plus stables et fiables » et permettre au secteur de sortir de son « mode survie ». En intégrant des actifs tangibles à la structure même des NFT, les plateformes crypto pourraient offrir un ancrage économique plus crédible que les simples objets de collection numériques.

Mais ce n’est pas tout. Gherghelas souligne également que « d’autres catalyseurs » technologiques pourraient soutenir la relance du secteur. Elle cite notamment l’émergence d’une « smart infrastructure » reposant sur des prêts sous-collatéralisés, des scores de crédit on-chain et des systèmes d’évaluation de risque pilotés par intelligence artificielle. Ces innovations crypto visent à réduire les barrières à l’emprunt et à mieux calibrer le risque, deux conditions nécessaires à un retour en grâce du prêt NFT.

Au-delà des chiffres, ces évolutions dessinent les contours d’une mutation plus profonde. Loin des logiques purement spéculatives du marché haussier, les prêts NFT pourraient devenir un instrument plus mature, au service de la liquidité réelle et de la diversification patrimoniale. Si les plateformes crypto parviennent à s’ancrer dans des usages concrets et à réinventer leur proposition de valeur, alors cette crise actuelle pourrait bien être le point de bascule vers un modèle plus durable.