En 2025, ce ne sont plus les promesses qui font vivre la blockchain, mais les factures. Alors que le secteur semblait encore hésiter entre spéculation et adoption réelle, un rapport du fonds de capital-risque 1kx vient changer la donne. En estimant que les revenus on-chain pourraient atteindre 19,8 milliards de dollars d’ici la fin de l’année, il propose une nouvelle lecture de la maturité du Web3. Plus qu’un simple chiffre, ce montant record marque une transition vers une utilisation concrète de l’infrastructure blockchain.
Des frais record comme baromètre de la maturité du secteur
Le rapport publié par 1kx estime que les revenus générés par les frais crypto payés directement sur les blockchains atteindront 19,8 milliards de dollars en 2025. Une somme impressionnante, surtout lorsqu'on sait que le seul premier semestre a déjà généré 9,7 milliards de dollars, un record historique. Les auteurs du rapport, dont Lasse Clausen et Christopher Heymann, soulignent : « Nous considérons les frais payés comme le meilleur indicateur, reflétant une utilité répétable que les utilisateurs et entreprises sont prêts à payer ».
Ces frais incluent des transactions crypto, des échanges, des inscriptions, des revenus liés au gaming ou encore à des abonnements. En comparaison, le précédent sommet avait été atteint en 2021 avec 24,1 milliards de dollars, mais ce chiffre avait été fortement influencé par la frénésie spéculative. Aujourd’hui, la croissance à deux chiffres (+60% de CAGR depuis 2020) s’appuie sur des usages réguliers et non sur des bulles ponctuelles. Le rapport insiste sur ce point : la blockchain est désormais un réseau d’utilité, et non plus uniquement un casino numérique.
Les actifs réels tokenisés : moteur silencieux de cette révolution
Le rapport met également en lumière un autre facteur clé derrière cette montée des frais : l’essor des actifs réels tokenisés (RWA). Hors stablecoins, la valeur totale de ces actifs a dépassé les 35 milliards de dollars au troisième trimestre 2025, selon les données de RWA.xyz. Un bond spectaculaire si l’on considère qu’elle a doublé en un an, tandis que les frais générés par ces actifs crypto ont crû encore plus vite.
Ce phénomène signale une adoption massive et en progression des usages on-chain autour de la finance traditionnelle. Des acteurs de poids comme JPMorgan, BlackRock ou BNY Mellon ont franchi le pas. JPMorgan a notamment tokenisé un fonds de private equity sur sa propre blockchain Kinexys, et BNY Mellon s’est associé à Securitize pour introduire des obligations garanties sur chaîne. Pour 1kx, cette tendance marque une transformation structurelle.
Ce glissement progressif vers des modèles économiques basés sur l’usage, plutôt que sur la spéculation, pourrait à terme sécuriser l’avenir du secteur. Car si les frais sont bien au rendez-vous, cela signifie que des utilisateurs réels sont prêts à investir dans des solutions concrètes, ouvrant la voie à une intégration plus large dans les systèmes financiers mondiaux.