L’émergence des actifs numériques dans les hautes sphères du pouvoir américain ne cesse de surprendre. Cette semaine, c’est la fortune de la famille Trump qui s’est retrouvée sous les projecteurs, après une envolée spectaculaire de 1,3 milliard de dollars liée à deux entités crypto : American Bitcoin (ABTC) et World Liberty Financial (WLFI). Alors que le secteur est encore en quête de régulation claire aux États-Unis, ce rebond fulgurant soulève autant d’enthousiasme que de controverses.
Les chiffres affolants derrière le bond de 1,3 milliard $
Mercredi dernier, le cours de l’action ABTC, société de minage cofondée par Eric Trump, a brièvement atteint 14 $, avant de retomber de plus de 50 % à 6,24 $. Cette flambée éclair fait suite à la fusion de la société avec Gryphon Digital Mining, une entreprise crypto cotée en bourse, ce qui a permis de coter à nouveau ABTC sur les marchés américains. À elle seule, cette opération a propulsé la valeur de la participation d’Eric Trump à plus de 500 millions de dollars, selon Bloomberg.
De son côté, World Liberty Financial (WLFI) a généré un gain estimé à 670 millions de dollars pour la famille Trump lors de son lancement lundi sur les principales plateformes d’échange. 24,6 milliards de jetons WLFI ont été débloqués pour l’occasion. Toutefois, là encore, la volatilité a été immédiate, avec une chute de plus de 40 % du prix de l’actif crypto juste après son pic initial. Selon le Bloomberg Billionaires Index, en excluant les 4 milliards de dollars de WLFI verrouillés, la fortune actuelle du clan Trump est évaluée à 7,7 milliards de dollars.
Crypto et pouvoir : des soupçons de conflits d’intérêts
Cette exposition directe de la First Family au marché crypto fait grincer des dents à Washington. Pour certains élus démocrates, cette proximité entre intérêts privés et responsabilités publiques pourrait relever du conflit d’intérêts manifeste. Plusieurs voix s’élèvent déjà pour dénoncer une forme de légitimation politique de la crypto par les Trump, alors même que leur ancienne administration se montrait très hostile au secteur.
À cela s’ajoute un élément de fond : la stratégie de redéploiement économique et politique de la famille Trump via des instruments financiers décentralisés. La participation active d’Eric Trump dans ABTC, couplée à l’énorme quantité de WLFI détenue, pourrait signaler une volonté d’asseoir une influence durable sur l’écosystème crypto américain. Mais à quel prix ?
Enfin, alors que les marchés digèrent cette série d’annonces, des interrogations demeurent : les valorisations initiales étaient-elles soutenables ? Quels seront les effets à moyen terme sur la régulation crypto aux États-Unis ? Une chose est sûre : cette incursion de la famille Trump dans la finance décentralisée pourrait bien redessiner les contours du débat politique et économique autour des actifs numériques en 2025.