L'échec de Diem, le projet ambitieux de stablecoin porté par Meta (anciennement Facebook), marque un tournant dans l'histoire des cryptos. Si la technologie semblait prometteuse pour révolutionner les paiements mondiaux, son arrêt brutal révèle les tensions profondes entre innovation et régulation. Retour sur une affaire où les jeux politiques ont scellé le destin d'une initiative révolutionnaire.

La chute de Diem sous la pression politique

Le projet Diem, initialement connu sous le nom de Libra, visait à instaurer un réseau de paiement décentralisé basé sur une stablecoin adossée au dollar américain. Dès son lancement en juin 2019, le projet attira des soutiens de poids, comme Visa et PayPal, mais suscita également de vives critiques. David Marcus, co-créateur de Diem, a récemment révélé que la fin du projet crypto n'était pas liée à des problématiques légales ou réglementaires, mais bien à des pressions politiques orchestrées par des institutions américaines.

Malgré de nombreuses concessions pour satisfaire les régulateurs, le projet fut rapidement bloqué. Selon Marcus, le président de la Réserve fédérale, Jerome Powell, aurait été convaincu par Janet Yellen, alors secrétaire au Trésor, que permettre à Diem de progresser serait un « suicide politique ». Cette opposition féroce atteignit son paroxysme lorsque la Réserve fédérale découragea les banques d’appuyer le projet crypto, signant son arrêt de mort.

Les leçons et perspectives après l’échec du projet crypto

Si l’échec de Diem a marqué la fin de l’ambition crypto de Meta, il a aussi souligné les défis auxquels font face les projets de stablecoins centralisés. David Marcus estime que cette expérience met en lumière l’importance de construire des solutions sur des réseaux véritablement décentralisés, comme Bitcoin.

L’affaire Diem reflète également une réalité politique : les États restent méfiants vis-à-vis des cryptos qui pourraient éroder leur souveraineté monétaire. Pourtant, l’idée d’un réseau de paiement mondial, transparent et sécurisé continue de séduire, et de nouvelles initiatives, basées sur des technologies plus robustes, pourraient émerger dans un avenir proche.

L’échec de Diem met en lumière les défis cruciaux auxquels sont confrontées les cryptos dans un monde dominé par des préoccupations géopolitiques et économiques. Si l’avenir des stablecoins semble incertain, cette affaire pourrait bien servir de catalyseur pour des solutions mieux adaptées aux attentes des régulateurs et des utilisateurs. Une chose est sûre : l’innovation en matière de blockchain ne fait que commencer.