Un avenir sans actifs numériques est difficilement imaginable, mais le bitcoin (BTC) est loin d'être parfait de par sa conception, selon un professeur de finance de la London School of Economics (LSE).

Igor Makarov, professeur de finance à la LSE, estime que la cryptomonnaie et les actifs numériques feront sans aucun doute partie de l'avenir de la finance et que leur efficacité dépendra beaucoup de leur conception.

Dans une interview accordée à Cointelegraph, Makarov a déclaré qu'il n'y avait pas beaucoup de preuves que le bitcoin puisse devenir une réserve de valeur, car il a été extrêmement volatil au cours des dix dernières années.

Puisque la volatilité du bitcoin reste élevée malgré sa hausse massive de valeur et l'augmentation de sa liquidité, il n'y a aucune garantie que son prix devienne plus stable un jour, a-t-il déclaré.

« Sans le soutien d'un gouvernement, la valeur du bitcoin dépend de la volonté du grand public de le détenir, qui dépend à son tour de l'évolution du sentiment des investisseurs et de sa position par rapport aux autres cryptomonnaies », a déclaré M. Makarov.

Le professeur a également supposé que le fait d'autoriser les institutions publiques américaines à investir dans la BTC entraînerait presque certainement une « appréciation temporaire du prix ». Cependant, cette appréciation signifiera que les premiers adeptes en bénéficieront « au détriment du grand public » et des autres actifs de valeur, notamment les monnaies fiduciaires, a déclaré Makarov, ajoutant :

« Le bitcoin étant un actif improductif - compte tenu de sa conception actuelle - ses rendements proviennent entièrement de l'appréciation des prix et, à long terme, nous ne devrions pas nous attendre à ce qu'ils dépassent le taux de croissance de la production globale. »

Makarov est connu pour avoir co-écrit une étude affirmant que 10 000 investisseurs en bitcoins, soit 0,01 % de tous les détenteurs de BTC, possèdent 5 millions de BTC, ce qui représente 25 % de l'ensemble des 19,1 millions de bitcoins minés actuellement en circulation. Selon les analystes, les principaux détenteurs de BTC contrôlent une part plus importante de la cryptomonnaie que les Américains les plus riches contrôlent les dollars.

Selon M. Makarov, l'étude est basée sur les données du réseau Bitcoin ainsi que sur des données publiques provenant de blogs, de forums de discussion et autres. « Nous utilisons également les informations de Bitfury Crystal Blockchain sur l'identité des grandes entités publiques telles que les exchanges, les portefeuilles en ligne », a-t-il noté. Makarov a également déclaré que très peu d'individus aux États-Unis détiennent de grandes quantités en espèces, la majorité de la richesse étant détenue dans l'immobilier et les titres, ajoutant :

« Les transactions en espèces peuvent être difficiles à tracer, mais, contrairement aux transactions en bitcoins, le coût des transactions en espèces augmente avec le montant de la transaction. En outre, le stockage de grandes quantités d'espèces est coûteux ».

Bien qu'il soit sceptique quant à la conception du bitcoin, Makarov reste positif quant à l'avenir des actifs numériques. Il participe à l'arbitrage et au trading sur les marchés crypto depuis 2016 et s'est enthousiasmé pour les applications financières des cryptomonnaies et blockchain, travaillant sur de nombreux projets connexes, notamment l'enquête sur le crash de l'écosystème Terra.

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« Je trouve de nombreux développements dans l'espace crypto fascinants. Ils commencent par le bitcoin et sa conception ingénieuse et en incluent beaucoup d'autres, notamment les smart contracts, les oracles et autres », a déclaré Makarov. Mais pour bénéficier de l'industrie, il est important de traiter correctement et en temps opportun des questions telles que la gouvernance, la réglementation et autres, a souligné l'expert, déclarant :

« Il ne fait guère de doute qu'à l'avenir, nous aurons de la monnaie numérique et des actifs numériques. Leur efficacité dépendra de leur conception. Par conséquent, il est important de bien faire les choses ».

Makarov a déclaré qu'il ne détenait pas de cryptomonnaies pour le moment.