Le PDG de Coinbase, Brian Armstrong, affirme que la législation essentielle pour faire progresser la crypto aux États-Unis a « de bonnes chances d'aboutir » après avoir constaté cette semaine un fort soutien bipartite en faveur du projet de loi sur la structure du marché crypto.
Le Digital Asset Market Clarity Act vise à clarifier les compétences respectives de la Securities and Exchange Commission (SEC), de la Commodity Futures Trading Commission (CFTC) et d’autres agences financières en matière de régulation des cryptomonnaies — en particulier pour les actifs autres que les stablecoins, comme les actions tokenisées.
Après plusieurs rencontres avec des parlementaires ces derniers jours, Brian Armstrong a expliqué : « C’est ainsi que nous nous assurons que l’industrie crypto puisse se développer en Amérique, en favorisant l’innovation tout en protégeant les consommateurs, et en veillant à ce qu’un nouveau Gary Gensler ne puisse jamais à nouveau restreindre vos droits. »
« Le Sénat est très favorable à l’adoption de ce texte ; les élus que j’ai rencontrés, des deux bords, sont déterminés à le faire passer », a-t-il ajouté dans une vidéo publiée sur X. Armstrong a précisé que le projet de loi circulait encore entre législateurs avant d’être soumis aux acteurs de l’industrie pour consultation publique.
« Je pense que ce texte a toutes ses chances. En réalité, je n’ai jamais été aussi optimiste quant à son adoption. C’est un train lancé à pleine vitesse qui quitte la gare. »
I was in DC the last few days working to get MARKET STRUCTURE legislation passed for crypto. This is how we ensure the crypto industry can be built here in America, driving innovation and protecting consumers, and making sure we never have another Gary Gensler trying to take your… pic.twitter.com/UqCH8jCNU8
— Brian Armstrong (@brian_armstrong) September 18, 2025
Début septembre, la sénatrice Cynthia Lummis avait prédit que le Clarity Act arriverait sur le bureau du président Donald Trump pour signature d’ici la fin de l’année.
Parmi les autres représentants du secteur présents aux discussions figuraient des dirigeants de Ripple, Kraken, Circle, Cardano, ainsi que des fonds de capital-risque spécialisés comme a16z, Paradigm et Multicoin Capital.
Le projet doit d’abord protéger les bâtisseurs, plaide le patron de Kraken
Arjun Sethi, PDG de Kraken, a indiqué avoir insisté, lors des tables rondes, sur la nécessité que ce projet de loi soutienne en priorité les créateurs de produits et services crypto.
« Merci à tous ceux qui se battent à Washington pour l’avenir de la crypto. Mais le véritable enjeu est plus vaste : défendre le droit de créer des protocoles, des blockchains, des memes, des actions tokenisées, des matières premières, des utilités, etc. Et s’assurer que les incitations restent du côté des bâtisseurs, pas uniquement des acteurs en place. »
Armstrong a également ajouté que les parlementaires n’entendaient pas laisser les banques interdire les stablecoins rémunérateurs. Mi-août, plusieurs lobbies bancaires avaient en effet mis en garde contre ces stablecoins offrant du rendement, estimant qu’ils menaçaient le modèle bancaire traditionnel, basé sur l’attraction des dépôts via des produits d’épargne rémunérés pour financer les prêts.
Ces mêmes groupes bancaires avaient déjà tenté d’interdire les intérêts sur les stablecoins dans le cadre du GENIUS Act mais sans succès, a rappelé Armstrong.
Le projet de réserve en bitcoin gagne lui aussi du terrain
La semaine a été visiblement productive sur Capitol Hill.
Lundi, des parlementaires américains ont également rencontré 18 personnalités du secteur Bitcoin, dont Michael Saylor, président de Strategy, afin de discuter de la mise en place d’une Strategic Bitcoin Reserve par l’administration Trump.
Saylor et d’autres participants ont avancé plusieurs propositions pour permettre l’adoption du Bitcoin Act — un texte porté par Cynthia Lummis — et faire en sorte que le gouvernement américain acquière un million de bitcoins sur cinq ans grâce à des mécanismes budgétairement neutres.
Parmi les pistes évoquées figurent la réévaluation des certificats d’or détenus par le Trésor et l’utilisation des recettes douanières.