La récente décision de la Chine de restreindre ses exportations de terres rares pourrait marquer un tournant décisif dans l’ordre économique mondial. Cette mesure stratégique, combinée à l’effondrement progressif du dollar américain, alimente une montée en puissance des actifs comme le bitcoin (BTC). Explications sur un glissement tectonique en cours qui pourrait redéfinir les règles du jeu monétaire global.
Chine : L’arme des terres rares pour fragiliser le dollar ?
Dans un entretien accordé à Marty Bent dans le podcast Truth for the Commoner, l’analyste macroéconomique Luke Gromen affirme que les nouvelles restrictions imposées par Pékin sur les exportations de terres rares constituent une attaque directe contre la puissance monétaire américaine. « La Chine a beaucoup plus de leviers que ce que beaucoup d’observateurs occidentaux veulent bien admettre », souligne-t-il. En interdisant l’exportation de ces composants essentiels à l’électronique et à la défense, la Chine s’attaque à un pilier stratégique du complexe militaro-industriel américain, soutien implicite à la valeur du dollar, selon Gromen.
Ces mesures ont provoqué une réaction immédiate de la part des États-Unis, avec l’annonce de droits de douane supplémentaires à hauteur de 100 % sur certains produits chinois. Gromen va plus loin en comparant ce moment à d’autres événements géopolitiques marqués par l’usage de la force américaine : « Si vous jouiez avec le système monétaire mondial, les États-Unis envoyaient l’armée. C’est en partie ce qui est arrivé à Saddam Hussein, et ce que faisait Kadhafi », avance-t-il, suggérant que le monopole du dollar repose autant sur la force que sur la finance.
Bitcoin et or : Les actifs refuges de l’après-dollar ?
L’impact de cette crise dépasse la seule sphère géopolitique : elle remet en cause le système monétaire basé sur la domination du dollar depuis 1971. Selon Gromen, les actifs dits « hard money » comme le bitcoin ou l’or apparaissent comme les seuls remparts viables face à l’effondrement progressif de la monnaie américaine. « Un retour à un standard fondé sur la rareté est inévitable », affirme-t-il. Il juge inefficaces les solutions proposées par Washington, notamment le recours aux stablecoins, qu’il qualifie de « solution temporaire qui ne résout pas le problème fondamental de la dévaluation monétaire ».
Les chiffres confirment cette tendance : selon les analystes de The Kobeissi Letter, le dollar est en passe de connaître sa pire performance annuelle depuis 1973, avec une chute de plus de 10 % depuis le début de l’année. Plus inquiétant encore, le billet vert a perdu 40 % de son pouvoir d’achat depuis 2000. Dans ce contexte, le bitcoin et l’or atteignent de nouveaux sommets historiques, nourris par la volonté croissante des investisseurs de protéger leur pouvoir d’achat.
Cette évolution signe-t-elle la fin du règne du dollar ? L’émergence de nouvelles normes monétaires, portées par la rareté et la décentralisation, pourrait remodeler en profondeur l’équilibre économique mondial. Le bitcoin, hier actif spéculatif, devient aujourd’hui une réponse structurelle à une crise de confiance monétaire. Un tournant peut-être historique est en cours.