Alors que Binance fait déjà l'objet d'une enquête du parquet de Paris depuis février 2022, une nouvelle affaire vient compliquer la situation de l'exchange crypto en France. Anticor a récemment signalé au Parquet national financier (PNF) ses inquiétudes concernant le recrutement d'une ancienne cadre de l'Autorité des marchés financiers (AMF) par la société. Les préoccupations soulevées par l'association se concentrent sur la possibilité d'une prise illégale d'intérêts.

Des doutes sur la vérification de l'AMF

En avril 2022, Stéphanie Cabossioras, à présent ex-directrice générale de Binance France, avait rejoint l'entreprise après avoir quitté son poste au sein de l'AMF. Cette transition a été suivie, en mai de la même année, par l'enregistrement officiel de Binance France SAS en tant que prestataire de services sur les actifs numériques par l'AMF.

Connue pour sa lutte contre la corruption, Anticor a récemment soulevé la question de la légitimité de cette séquence d'événements auprès du PNF, suggérant une éventuelle prise illégale d'intérêts. Les préoccupations de l’association s’ancrent dans la crainte d'une influence indue de Mme Cabossioras sur les décisions de l'AMF favorables à Binance.

Anticor remet notamment en question l'intégrité des vérifications effectuées par l'AMF avant d'accorder l'enregistrement à l'exchange. Selon l'association, ces contrôles auraient dû inclure une évaluation minutieuse de la fiabilité des dirigeants de Binance et de leur dispositif de lutte contre le blanchiment d'argent.

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La défense de Binance

Face aux accusations, Binance a répliqué en affirmant que le processus de recrutement de Mme Cabossioras avait suivi toutes les procédures éthiques et réglementaires. L’exchange a mis en avant le fait qu'elle avait obtenu l'autorisation formelle de l'AMF, assurant ainsi que sa démarche était en conformité avec les normes établies.

Soulignons que les préoccupations d'Anticor interviennent dans un contexte déjà délicat pour Binance. Depuis le début de l'année dernière, l'entreprise est sous le coup d'une enquête du parquet de Paris.

Cette dernière porte sur le démarchage de clients sans l'autorisation des autorités françaises et le non-respect des obligations de contrôle des fonds des clients. Cette nouvelle affaire s'ajoute donc à une série de défis juridiques auxquels l’exchange crypto est confronté localement.

Cette nouvelle affaire illustre les défis et les enjeux éthiques auxquels sont confrontés les acteurs du marché des cryptomonnaies dans un environnement réglementaire en constante évolution. Elle met également en lumière les intrications entre régulateurs et entreprises, et pourrait d’ailleurs aboutir à l’élaboration de nouveaux standards pour la transparence et l'intégrité dans l'industrie.