World Liberty Financial, la société crypto soutenue par le président américain Donald Trump et sa famille, a annoncé qu’une entreprise basée aux Émirats arabes unis avait acheté pour 100 millions de dollars de tokens de gouvernance WLFI, sa crypto native.

Dans un communiqué publié jeudi, World Liberty et la fondation Aqua1 — qui se présente comme un fonds « natif Web3 » — ont précisé que cette transaction avait pour objectif d’accélérer la création d’un écosystème financier reposant sur la blockchain, incluant la tokenisation des actifs réels (RWA) et l’intégration de stablecoins, avec l’ambition de « définir de nouveaux standards en matière d’efficacité des marchés de capitaux à l’échelle

Avec cet investissement, Aqua1 devient un détenteur de WLFI plus important que Justin Sun, le fondateur de Tron, qui avait injecté 30 millions de dollars dans le projet en novembre.

« WLFI et Aqua1 vont collaborer pour identifier et soutenir des projets blockchain à fort potentiel », a déclaré Dave Lee, partenaire fondateur d’Aqua1. « L’écosystème USD1 de WLFI et sa stratégie RWA incarnent une opportunité structurelle à mille milliards de dollars. C’est l’amorce d’une nouvelle architecture financière, fusionnant marchés de capitaux traditionnels et primitives décentralisées. »

World Liberty Financial est déjà dans le viseur du Congrès américain, en raison des liens étroits qu’entretient la famille Trump avec l’entreprise. Les trois fils du président figurent comme cofondateurs de la société. En juin, Donald Trump a lui-même déclaré 57,4 millions de dollars de revenus liés à WLFI, ainsi qu’une détention personnelle de 15,75 milliards de tokens de gouvernance.

WLFI sous surveillance alors que le Congrès américain examine un projet de loi sur les stablecoins

Le projet est aussi surveillé de près dans le contexte du débat législatif sur les stablecoins. En mai, Eric Trump avait annoncé qu’une société d’investissement d’Abu Dhabi, MGX, utiliserait le stablecoin USD1 de la plateforme pour finaliser un investissement de 2 milliards de dollars dans Binance.

Cette initiative a ravivé les inquiétudes des élus démocrates, alors que le Congrès examine plusieurs textes visant à encadrer les stablecoins de paiement. Certains craignent que Trump ne soutienne des lois qui favoriseraient les intérêts économiques de sa famille.

Lors d’une audition de la commission sénatoriale des crédits mercredi, la procureure générale des États-Unis Pam Bondi a esquivé une question posée par le sénateur Jeff Merkley (Oregon) concernant les liens entre Donald Trump et World Liberty Financial.

« Il est essentiel que le chef du Département de la Justice prenne au sérieux le risque d’influence étrangère », a déclaré Merkley. « Je vous encourage à aborder ce sujet sans considérer qu’il s’agit d’une attaque, car nous sommes nombreux — républicains et démocrates — à vouloir que les décisions américaines soient prises par des Américains, sans interférence achetée via des cryptomonnaies. »

Face à ces préoccupations, plusieurs membres du Congrès ont proposé des pistes législatives pour éviter tout conflit d’intérêts entre fonctions publiques et investissements dans les cryptomonnaies. Certaines initiatives visent à modifier la loi GENIUS (Guiding and Establishing National Innovation for US Stablecoins), tandis que d’autres projets chercheraient à interdire aux présidents — actuels ou futurs — de posséder des actifs numériques pendant leur mandat.