L’effondrement de l’écosystème Terra et de son stablecoin algorithmique UST a considérablement affecté le marché des cryptomonnaies, et attiré l’attention des régulateurs. Aux États-Unis, ces derniers songent ainsi à les interdire pendant deux ans sur le marché local. La mesure concerne notamment les « stablecoins garantis de manière endogène », comme ce fut le cas pour l’UST avec le token LUNA. Sont ainsi pris pour cible les stablecoins dépendant de la valeur d'une cryptomonnaie issue de leur écosystème natif pour garantir un ancrage au dollar américain.
🇺🇸 US House proposes a two-year ban on algorithmic based #stablecoins.
— Watcher.Guru (@WatcherGuru) September 21, 2022
🇺🇸 La Chambre des représentants américains propose une interdiction de deux ans des #stablecoins algorithmiques.
- Watcher.Guru (@WatcherGuru) 21 septembre 2022
Les informations obtenues de Bloomberg suggèrent que le projet de loi criminalisera désormais la création de stablecoins suivant cette structure. Si le projet de loi devait être appliqué en l’état, plusieurs stablecoins du marché deviendraient alors illégaux à l'heure actuelle. C’est notamment le cas de Synthetix USD (SUSD) qui est garanti par SNX, le token natif du même protocole; ou encore de BitUSD qui est garanti par des BitShares (BTS).
Les émetteurs de stablecoins existants ont deux ans pour changer leurs modèles
Prenant en compte l’existence de tels stablecoins sur le marché, le projet de loi a prévu d’accorder un délai de deux ans aux émetteurs de ces derniers pour revoir leur copie. Ils devront se servir de cette période de grâce pour mettre en place un autre mécanisme permettant de garantir leurs stablecoins.
Alors que certaines sources affirment que le projet de loi pourrait être soumis au vote dès la semaine prochaine, son contenu final n’a pas encore été arrêté. En effet, la présidente de la commission des services financiers de la Chambre des représentants, Maxine Waters, et le républicain Patrick McHenry poursuivent les discussions pour parvenir à un accord sur la future législation.
Par ailleurs, le projet de loi invite le Trésor américain à se conformer à la législation qui sera proposée, tout en poursuivant les recherches sur les stablecoins algorithmiques. Dans cette seconde tâche, il sera épaulé par d’autres régulateurs américains que sont la Réserve fédérale, la Securities and Exchange Commission (SEC), la Federal Deposit Insurance Corporation (FDIC) et l'Office of the Comptroller of the Currency (OCC).
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L’interdiction des stablecoins algorithmiques n’est pas vraiment une surprise, compte tenu de l’ampleur des dégâts causés par l’effondrement de l’UST. De nombreuses plateformes DeFi, notamment le protocole Anchor, qui proposaient des rendements sur l’actif sont ainsi tombées en disgrâce. Le scandale avait également permis de révéler au grand jour les pratiques douteuses des dirigeants de Terraforms Labs et de son cofondateur Do Kwon, la société derrière Terra.
Kwon, qui est actuellement poursuivi en Corée du Sud, a réussi à s’échapper avant que les procureurs chargés de l’affaire n'interdisent aux employés de Terraform Labs de quitter le pays. Toutefois, les autorités locales viennent de demander à Interpol de lancer une Notice rouge pour le retrouver et l’arrêter.