Les géants de la tech n’investissent plus dans l’intelligence artificielle (IA). Ils misent leur avenir dessus. En injectant près de 14,8 milliards de dollars pour acquérir 49 % de Scale AI, Meta confirme son ambition de rattraper son retard dans la course effrénée à l’intelligence artificielle générale (AGI). Derrière ce mouvement, c’est toute la stratégie de Mark Zuckerberg qui bascule vers une nouvelle ère. Que révèle cette manœuvre ? Quels sont les objectifs cachés et les conséquences possibles ?

Un investissement stratégique de 14,8 milliards $ pour combler un retard

Selon une information exclusive de The Information, Meta a officiellement finalisé l’acquisition de 49 % de Scale AI pour un montant de 14,8 milliards de dollars en cash. Cette opération intervient alors que Mark Zuckerberg cherche à renforcer la position de Meta dans un marché où chaque mois de retard se paie cher. Le fondateur de Scale AI, Alexandr Wang, rejoint par ailleurs Meta dans le cadre d’une nouvelle division interne baptisée Superintelligence.

Selon Bloomberg, cette décision est directement liée à l’insatisfaction croissante de Zuckerberg quant aux progrès internes de Meta en matière d’intelligence artificielle. Il serait désormais déterminé à accélérer le développement d’une intelligence artificielle générale (AGI), capable de penser au-delà de ses données d’entraînement. Ce virage stratégique pourrait redéfinir l’orientation du groupe à moyen terme, voire son cœur d’activité.

Une course à l’AGI devenue globale

Meta n’est pas seul à convoiter les sommets de l’intelligence artificielle. Selon CNBC, les plus grandes firmes américaines, dont Amazon, Microsoft et Alphabet, devraient investir 320 milliards de dollars dans l’IA et les infrastructures de centres de données en 2025, en hausse marquée par rapport aux 230 milliards dépensés l’an dernier. Une étude de Bloomberg Intelligence confirme cette tendance, avec une hausse de 16 % des dépenses en capital liées à l’IA depuis janvier.

Dans ce contexte, les entreprises comme Scale AI, qui construisent les fondations invisibles de l’IA, deviennent des actifs stratégiques. Goldman Sachs révèle que les actions des entreprises de l’infrastructure IA et de l’équipement électrique ont respectivement bondi de 52 % et 39 % depuis avril. Meta mise donc non seulement sur une avancée technologique, mais également sur un retour sur investissement industriel massif.

À court terme, cette alliance entre Meta et Scale AI pourrait renforcer la centralisation du pouvoir technologique autour de quelques grands acteurs. Mais des voix comme Ben Goertzel, fondateur de SingularityNET, plaident déjà pour une décentralisation de l’AGI, qu’il estime atteignable dans un délai d’un à trois ans. Une bataille idéologique s’ajoute donc à la guerre économique : faut-il confier l’avenir de l’intelligence artificielle à une poignée de multinationales ?