Alors que les institutions, les législateurs et même les présidents se pressent autour des enjeux liés aux cryptomonnaies, une autre réalité, bien moins spectaculaire, persiste dans l’ombre. En effet, une majorité silencieuse d’Américains reste bloquée par une incompréhension profonde de ces technologies. Une enquête récente menée par The Harris Poll pour la National Cryptocurrency Association (NCA) révèle que près de 70 % des non-détenteurs de cryptos aux États-Unis estiment ne pas avoir suffisamment d’informations pour envisager un investissement. Ce chiffre souligne un décalage croissant entre l’effervescence politico-financière autour du Web3 et les réticences persistantes d’une large part de la population..

L’incompréhension massive freine l’adoption des cryptos

D’après le rapport publié mardi par la National Cryptocurrency Association (NCA), près de 50 % des personnes interrogées déclarent ne pas comprendre comment fonctionne la crypto. Pendant ce temps, près de 70 % affirment qu’il leur faut plus d’informations avant d’envisager une utilisation des actifs numériques. Le rapport, basé sur un échantillon de 2 000 adultes américains non détenteurs de cryptos, met en lumière les obstacles cognitifs qui freinent l’entrée de nouveaux investisseurs dans l’univers crypto.

Selon les mots du rapport, ce déficit de compréhension se traduit par un attentisme généralisé, malgré une exposition médiatique croissante du secteur. Ce n’est pas tant une hostilité de principe que révèle ce sondage, mais bien un déficit de clarté et de pédagogie. L’étude indique notamment que 34 % des répondants se disent ouverts à l’idée d’en apprendre davantage sur les cryptos, ce qui souligne un réservoir d’intérêt encore inexploité.

Une curiosité freinée par la méfiance et le manque d’informations fiables

Au-delà du manque de connaissances techniques, ce sont la peur de la fraude, les préoccupations liées à la sécurité, et la méfiance envers les figures derrière certains projets qui alimentent la réticence. Selon l’étude, un grand nombre de participants évoquent ces éléments comme des freins majeurs à l’adoption. Le rapport ne parle pas ici de simple ignorance, mais bien d’un écosystème perçu comme opaque, risqué et peu régulé.

Dans ces conditions, même la meilleure volonté du monde ne suffit pas à convertir l’intérêt en action. Comme le souligne encore le rapport : « de nombreux non-détenteurs sont prêts à agir, mais sont freinés par la confusion, le doute et l’absence d’informations fiables ». Ce contraste est d’autant plus frappant que le monde politique américain semble de plus en plus impliqué dans les questions crypto.

Malgré un intérêt latent, une majorité d’Américains reste paralysée par un manque de compréhension et de confiance vis-à-vis des cryptomonnaies. Ce décalage entre l’élite politique crypto-friendly et le grand public met en lumière un déficit critique de pédagogie. Si l’industrie veut élargir sa base, elle devra d’abord regagner la crédibilité qu’elle peine encore à inspirer.