Après s'être attaqué aux ETF Bitcoin, BlackRock accélère son incursion dans les actifs numériques. Le géant de la gestion d'actifs s’intéresse désormais aux marchés dérivés crypto avec son token BUIDL. Selon Bloomberg, des négociations sont en cours avec plusieurs exchanges comme Binance, OKX et Deribit pour l’utilisation de BUIDL en tant que collatéral dans les échanges de dérivés. Décryptons les implications de cette stratégie audacieuse.
Qu'est-ce que BUIDL ?
BUIDL, ou le BlackRock USD Institutional Digital Liquidity Fund, n'est pas un token comme les autres. Reposant sur la blockchain Ethereum, il vise à offrir aux investisseurs institutionnels des rendements en dollars via la tokénisation d’actifs sûrs tels que les bons du Trésor américains.
Avec un investissement minimum fixé à 5 millions de dollars, BUIDL cible les poids lourds de la finance. Ce token permet d’investir de manière sécurisée tout en tirant profit de la transparence et de la rapidité des transactions sur blockchain.
Le fonds crypto est notamment soutenu par la Bank of New York pour assurer l’interopérabilité entre les marchés numériques et traditionnels, faisant de BUIDL une passerelle prometteuse pour les investisseurs.
Exchanges crypto : de nouveaux horizons pour BUIDL
Les discussions menées par BlackRock visent à permettre l’utilisation de BUIDL en tant que collatéral sur des exchanges crypto de premier plan comme Binance, OKX et Deribit. Cette démarche pourrait bouleverser le marché des dérivés, qui représentait plus de 70 % des volumes d’échanges en septembre avec environ 3 000 milliards de dollars de contrats. Voici ce que cela implique :
- Renforcement de la liquidité : en permettant l’utilisation d’un collatéral sécurisé comme BUIDL, les échanges pourraient gagner en stabilité.
- Concurrence accrue avec les stablecoins : des actifs tels que la crypto USDT pourraient perdre du terrain au profit de solutions mieux régulées.
- Adoption institutionnelle : en facilitant l’intégration de produits financiers traditionnels dans la crypto, d’autres acteurs pourraient suivre.
En parallèle, le CEO de Deribit, Luuk Strijers, a confirmé que la plateforme examine sérieusement l’intégration de nouveaux tokens de collatéral, y compris BUIDL.
BlackRock, le catalyseur de la tokénisation
Si BlackRock se montre si intéressé par BUIDL, ce n’est pas un hasard. Avec une capitalisation de 547,7 millions de dollars au 18 octobre, ce token s’impose déjà comme un acteur majeur de la tokénisation. En effet, la CFTC a récemment recommandé l’approbation d’actifs numériques pour les marchés des dérivés, ouvrant ainsi la voie à l’utilisation de BUIDL comme collatéral réglementé.
L’objectif de BlackRock est clair : créer un pont entre les actifs numériques et les marchés financiers traditionnels. Selon les données de Dune Analytics, le marché des titres tokénisés atteint déjà 1,7 milliard de dollars. La route semble toute tracée pour que des produits tels que BUIDL deviennent des instruments incontournables de la finance moderne.
Rappelons que depuis décembre 2022, Larry Fink, PDG de BlackRock, ne cesse de le répéter : la tokénisation de l'économie, c’est l'avenir. Et avec BUIDL, il semble bien décidé à prendre les devants.