À Washington, la semaine du 14 au 18 juillet 2025 ne sera pas une semaine ordinaire. Rebaptisée "Crypto Week" par les Républicains, elle sera dédiée à l’examen de trois textes législatifs majeurs susceptibles de redessiner le paysage réglementaire des cryptomonnaies aux États-Unis. Un événement stratégique qui s’inscrit dans l’agenda numérique affiché par Donald Trump.
Trois textes pour encadrer l’écosystème crypto
La Chambre des représentants américaine s’apprête à débattre de trois propositions de loi distinctes. Portés par les Républicains, ces textes visent à fournir une structure légale à des pans essentiels de l’écosystème crypto.
Le premier texte ambitionne de clarifier la structure du marché des actifs numériques, en précisant les rôles des autorités réglementaires telles que la Securities and Exchange Commission (SEC) et la Commodity Futures Trading Commission (CFTC). Il s’agit d’identifier plus nettement les statuts juridiques applicables aux cryptomonnaies et aux plateformes qui les échangent.
Le second texte porte sur les stablecoins, ces actifs numériques adossés à des monnaies fiat comme le dollar. L’objectif est de poser des normes sur la transparence des réserves, la supervision des émetteurs et la protection des utilisateurs.
Enfin, un troisième texte vise à interdire la création d’une monnaie numérique de banque centrale (CBDC) aux États-Unis, en raison de craintes liées à la surveillance de masse et à l’atteinte aux libertés individuelles.
Ces projets de loi sont soutenus par des figures politiques influentes telles que French Hill, président du sous-comité sur les actifs numériques, et Glenn Thompson, chef du comité de l’agriculture. Leurs défenseurs estiment qu’un cadre clair stimulerait l’innovation tout en protégeant les investisseurs.
Une réforme qui s’inscrit dans un virage politique plus large
Cette initiative s’inscrit dans une dynamique plus large impulsée par Donald Trump, dont l’agenda crypto gagne en visibilité à l’approche de l’échéance électorale. Le président de la Chambre, Mike Johnson, a affirmé que la “Crypto Week” matérialisait une volonté de “rendre à l'Amérique son leadership technologique”.
Ce positionnement s’oppose frontalement à la politique plus prudente de l’administration Biden, accusée par certains acteurs du secteur de freiner l’innovation par une réglementation ambiguë. Sur la scène internationale, cette accélération législative pourrait aussi repositionner les États-Unis face aux juridictions plus avancées.
L’Union européenne a déjà instauré son cadre MiCA, et le Royaume-Uni affine sa stratégie réglementaire en matière de stablecoins. Face à la montée en puissance de la Chine sur les CBDC, l’absence de cadre aux États-Unis pourrait se traduire par un décrochage stratégique.
Les débats de la Crypto Week seront scrutés par les marchés, mais aussi par les entreprises de la blockchain, les investisseurs institutionnels et les développeurs d’applications décentralisées. Si les textes sont adoptés, les États-Unis pourraient retrouver une position de force dans la gouvernance mondiale des technologies numériques.