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Luc José AdjinacouLuc José Adjinacou

Vitalik Buterin brise l’omerta sur la transparence des réseaux sociaux !

Vitalik Buterin propose une solution blockchain et ZK-proofs pour rendre X (Twitter) transparent et lutter contre la censure algorithmique.

Vitalik Buterin brise l’omerta sur la transparence des réseaux sociaux !
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Les algorithmes invisibles des réseaux sociaux façonnent nos opinions, nos débats et parfois même nos démocraties. Dans ce contexte, la proposition de Vitalik Buterin, cofondateur d’Ethereum, pourrait bien marquer un tournant. Face à une opacité algorithmique de plus en plus critiquée, notamment sur X (ex-Twitter), Buterin avance une alternative fondée sur la blockchain et la crypto. Transparence, résistance à la censure, responsabilité des plateformes : voici les grands axes de sa vision, qui entend replacer l’éthique au cœur des technologies sociales.

Buterin appelle X à une transparence algorithmique radicale

Vitalik Buterin a lancé un appel direct à Elon Musk pour qu’il engage une refonte radicale de la plateforme en matière de transparence algorithmique. Selon lui, X pourrait et devrait s’appuyer sur les preuves à divulgation nulle de connaissance (ZK-proofs) et la blockchain pour démontrer la neutralité de ses choix de classement de contenu. « Si vous voulez que X soit une plateforme de liberté d’expression, vous devez divulguer vos objectifs d’optimisation algorithmique », a également commenté Davide Crapis, responsable IA à la Fondation Ethereum. Il estime que l’algorithme devrait être « lisible pour les utilisateurs et modifiable ».

Buterin suggère un système dans lequel chaque décision de l’algorithme serait justifiée par une preuve cryptographique vérifiable, et toutes les interactions seraient horodatées sur une blockchain. Cette approche vise à empêcher la censure ou la manipulation discrète des contenus. Autre proposition : publier le code complet de l’algorithme avec un délai de 1 à 2 ans. Si Buterin n’entre pas dans les détails techniques des preuves à fournir, l’objectif est clair : garantir que les décisions prises respectent des critères définis, sans divulguer de données sensibles. Une manière de concilier transparence et confidentialité.

Vers une contestation plus large des plateformes centralisées ?

La sortie de Buterin ne survient pas dans un vide. Elle s’inscrit dans une critique croissante de la centralisation des grandes plateformes sociales, notamment au sein de la communauté crypto. En janvier 2025, Meta a par exemple bloqué tous les liens vers Pixelfed, une alternative décentralisée à Instagram. Le phénomène touche aussi d’autres initiatives comme Mastodon. De plus, l’annonce de Musk de prioriser les contenus « éducatifs » sur X a soulevé des inquiétudes : qui décide de ce qui est informatif ?

Le débat touche à des enjeux profonds. Selon des études récentes, l’usage des réseaux sociaux, en particulier Facebook, peut renforcer la désinformation et affecter la santé mentale. L’Union européenne a réagi avec son Digital Services Act, qui impose désormais aux grandes plateformes de publier les paramètres clés de leurs algorithmes et de permettre l’accès aux chercheurs. X a déjà été sanctionné à hauteur de 120 millions d’euros pour non-respect de ces règles, notamment en ce qui concerne l’absence de transparence sur ses publicités et la vérification des comptes payants.

La proposition de Buterin s’inscrit dans une dynamique plus large qui appelle à repenser la gouvernance des réseaux sociaux. Si les outils cryptographiques comme les ZK-proofs sont encore peu utilisés à cette échelle, leur potentiel pour garantir une transparence sans sacrifier la confidentialité semble désormais pris au sérieux. Reste à savoir si les géants du numérique accepteront de jouer le jeu, ou si le changement viendra plutôt de la périphérie décentralisée.