Un conseiller de Vladimir Poutine affirme que les États-Unis se servent stratégiquement des cryptos et de l’or pour réduire la valeur réelle de leur dette et « répondre en urgence à la perte de confiance dans le dollar ».
« Les États-Unis essaient désormais de réécrire les règles du marché de l’or et des cryptomonnaies. Rappelons-le, leur dette atteint 35 000 milliards de dollars. Ces deux secteurs — crypto et or — représentent en réalité des alternatives au système monétaire mondial traditionnel », a déclaré Anton Kobyakov lors d’une conférence de presse, lundi, au Forum économique de l’Est, à Vladivostok, selon RussiaDirect.
« Comme dans les années 1930 et 1970, les États-Unis comptent résoudre leurs problèmes financiers aux dépens du reste du monde — cette fois en poussant tout le monde dans un "nuage crypto" », a-t-il ajouté.
Selon Kobyakov, cela impliquerait que Washington transfère sa dette vers des stablecoins adossés au dollar pour la dévaluer, permettant ainsi aux États-Unis de « repartir de zéro ». Il n’a toutefois pas précisé en quoi cette stratégie entraînerait réellement une dévaluation de la dette.
Putin’s advisor Kobyakov: The U.S. has devised a crypto scheme to erase its massive debt at the world’s expense.
— Russia Direct (@RussiaDirect_) September 8, 2025
“The U.S. is now trying to rewrite the rules of the gold and cryptocurrency markets. Remember the size of their debt—35 trillion dollars. These two sectors (crypto… pic.twitter.com/R4RDeYtaGg
L’une des propositions concrètes liées à cette stratégie est le Bitcoin Act de la sénatrice Cynthia Lummis. Ce projet de loi prévoit que le gouvernement acquière 1 million de bitcoins en cinq ans, et les conserve pendant 20 ans, sauf si ces avoirs sont utilisés pour rembourser une partie de la dette fédérale.
La dette américaine continue d’exploser
La dette nationale des États-Unis atteint désormais 37 430 milliards de dollars — soit une multiplication par plus de 10 depuis 1981, selon les données officielles du Trésor américain. À titre de comparaison, entre 1948 et 1981, la dette oscillait entre 3 300 et 3 660 milliards de dollars.
Les États-Unis miseraient sur les stablecoins pour renforcer leur pouvoir géopolitique
Selon des responsables américains, l’enjeu principal des stablecoins est de garantir que le dollar reste la monnaie de référence mondiale. « Nous utiliserons les stablecoins pour y parvenir », avait déclaré en mars dernier le secrétaire au Trésor, Scott Bessent.
Les stablecoins pourraient également stimuler la demande pour les titres de dette américains, réduisant ainsi le risque d’échec lors des adjudications et la possibilité d’une crise, estimait l’ancien président de la Chambre des représentants, Paul Ryan, en juillet 2024.
« Les stablecoins adossés au dollar alimentent la demande pour la dette publique américaine et offrent un moyen de faire face à la concurrence de la Chine. »
Depuis, les États-Unis ont franchi une étape majeure avec la promulgation, en juillet, du Guiding and Establishing National Innovation for US Stablecoins Act (GENIUS Act), signé par le président Donald Trump.
Moscou prépare aussi ses propres stablecoins
En juin, les médias d’État russes ont révélé le lancement en préparation d’un stablecoin adossé au rouble, baptisé A7A5, qui sera émis sur la blockchain Tron.
Ce projet semble viser à réduire la dépendance vis-à-vis du stablecoin Tether (USDT), que la Russie utilise pour régler ses échanges pétroliers avec la Chine et l’Inde.
Bien que Moscou ait interdit les paiements en cryptomonnaie en 2022, le pays assouplit désormais sa position. Depuis mai, les institutions financières russes sont autorisées à proposer des produits liés aux cryptomonnaies aux investisseurs accrédités.