Selon une enquête du Financial Times, Donald Trump préparerait un décret exécutif autorisant les fonds de retraite 401(k) à s’ouvrir à des actifs alternatifs — dont les cryptos. Dans un pays où ces plans pèsent près de 9 000 milliards de dollars, une telle décision aurait des implications systémiques. Pourquoi ce geste maintenant ? Que contient exactement cette initiative ? Et surtout, que pourrait-elle changer pour les marchés et les épargnants américains ?

Un décret qui pourrait faire entrer la crypto dans l’épargne retraite

Donald Trump envisagerait de signer un décret exécutif qui permettrait aux fonds 401(k) d’investir dans des actifs non traditionnels, comme les cryptomonnaies. C’est ce qu’a révélé le Financial Times jeudi, citant trois sources proches du dossier. Cette mesure viserait à « diversifier » les options disponibles pour les épargnants américains en intégrant des classes d’actifs telles que les cryptos, les métaux, les fonds d’infrastructure, les prêts privés ou encore les opérations de rachat d’entreprise.

Concrètement, l’ordre exécutif ordonnerait aux agences réglementaires fédérales d’étudier la meilleure façon d’intégrer ces nouvelles classes d’actifs dans les régimes de retraite, et d’identifier les obstacles à surmonter. Pour mémoire, les 401(k) sont traditionnellement axés sur les actions, obligations et fonds communs de placement. Le marché total de ces plans représentait 8 900 milliards de dollars d’actifs à la fin septembre 2024, répartis sur plus de 715 000 plans.

Rien d’officiel sans Trump… mais les lignes bougent

Malgré les révélations du Financial Times, la Maison-Blanche appelle à la prudence. Kush Desai, porte-parole de Trump, a déclaré que « aucune décision ne doit être considérée comme officielle à moins qu’elle ne vienne directement du président Trump lui-même ». Il a toutefois ajouté que Trump était « engagé à restaurer la prospérité des Américains ordinaires et à protéger leur avenir économique », une formulation qui laisse entrevoir un possible feu vert prochainement.

Au-delà des intentions de Trump, le contexte réglementaire semble évoluer. En mai dernier, le Département du Travail des États-Unis a annulé des directives de l’ère Biden qui limitaient l’intégration de cryptos dans les plans 401(k). Parallèlement, des géants du secteur privé comme Fidelity — qui gère 5 900 milliards de dollars d’actifs — ont lancé des produits permettant aux Américains d’intégrer les cryptos à leur retraite. Des initiatives locales émergent aussi : en mars, la Caroline du Nord a proposé des lois autorisant l’allocation de jusqu’à 5 % des fonds publics de retraite en bitcoin.

Le possible décret de Donald Trump ouvre un nouveau front dans la bataille entre innovation financière et prudence institutionnelle. S’il se concrétise, ce serait un tournant majeur dans la manière dont des millions d’Américains peuvent investir pour leur retraite. Mais au-delà des intentions affichées, les implications concrètes dépendront du traitement réglementaire, des réactions du marché, et des risques que ce type d’investissement crypto pourrait poser à long terme.