L'association britannique CryptoUK, qui représente les acteurs du secteur crypto a salué les informations selon lesquelles la Banque d’Angleterre (BoE) s’apprête à lancer, en novembre, une consultation publique sur la régulation des stablecoins. Selon l’organisation, un alignement avec la politique américaine renforcerait la confiance dans l’industrie britannique des actifs numériques.
Dans un communiqué transmis à Cointelegraph, un porte-parole de CryptoUK a estimé qu’adopter une approche similaire à celle des États-Unis pour la supervision des stablecoins « offrirait davantage de confiance à l’industrie » et permettrait au Royaume-Uni de « rester au niveau de ses pairs internationaux ».
« Il est essentiel que le Royaume-Uni reste au rythme des États-Unis et des autres juridictions : l’industrie crypto est véritablement mondiale, et cela signifie que le paysage concurrentiel évolue rapidement pour nos membres », a-t-il souligné.
Le groupe a ajouté que le secteur crypto bénéficie déjà des « vents réglementaires favorables venus des États-Unis », en référence à l’approche plus proactive de Washington dans le cadre du GENIUS Act, qui vise à intégrer les stablecoins dans la finance traditionnelle.
La Banque d’Angleterre vise fin 2026 pour son régime de régulation des stablecoins
Vendredi, Bloomberg a rapporté que la Banque d’Angleterre ambitionne de mettre en place un cadre réglementaire complet pour les stablecoins d’ici fin 2026.
Selon le média, la banque centrale ouvrira la consultation publique le 10 novembre et proposera un cadre largement calqué sur les règles américaines.
Citant des sources anonymes, Bloomberg précise que la BoE souhaite s’assurer que le dispositif britannique reste au niveau de celui des États-Unis, où les législateurs avancent rapidement sur la régulation des stablecoins.
Concrètement, les futures règles pourraient imposer aux émetteurs de stablecoins de détenir des obligations ou bons du Trésor à court terme, à l’image des exigences américaines.
Cette initiative répond aussi à la pression du Trésor britannique, qui aurait exhorté la banque centrale à agir rapidement face au risque de perdre du terrain face à d’autres juridictions.
Le gouverneur de la BoE, Andrew Bailey, a récemment reconnu le rôle potentiel des stablecoins dans les paiements modernes.
Le 1er octobre, dans une tribune publiée dans le Financial Times, Bailey a estimé que les stablecoins pourraient réduire la dépendance du Royaume-Uni envers les banques commerciales, marquant une évolution du ton de la Banque d’Angleterre vis-à-vis des actifs numériques.
Un virage plus favorable à la finance crypto
Cette volonté de bâtir un cadre pour les stablecoins s’inscrit dans un changement plus large vers un environnement plus accueillant pour la crypto au sein du secteur financier britannique.
Le 9 octobre, l’Autorité des marchés financiers (FCA) a levé son interdiction de quatre ans sur les produits négociés en bourse (ETN) liés aux cryptos, permettant aux investisseurs d’accéder à ces actifs via des plateformes réglementées comme la Bourse de Londres.
Peu après, le gestionnaire d’actifs BlackRock a lancé son produit négocié en bourse (ETP) sur le bitcoin au Royaume-Uni.
La FCA a également autorisé les gestionnaires d’actifs à recourir à la blockchain pour la tokenisation de fonds, en phase avec la vision gouvernementale de faire du Royaume-Uni un pôle majeur de la finance tokenisée.
Ces initiatives montrent que le pays se rapproche d’un modèle conciliant innovation et régulation, capable de rivaliser avec d’autres juridictions pour attirer les capitaux liés aux cryptoactifs.