Le gouvernement du Royaume-Uni a présenté un projet de loi visant à réprimer le blanchiment d'argent et la fraude, notamment en élargissant la capacité des autorités à s'en prendre aux cryptomonnaies qui sont utilisées à des fins illicites.

Dans une annonce faite jeudi où le gouvernement britannique a informé l'opinion publique de ce que les législateurs avaient présenté au Parlement, un projet de loi relatif à la criminalité économique et à la transparence des entreprises dans le cadre des initiatives visant à chasser l'« argent sale » du pays. Ledit projet de loi contient des dispositions visant à réduire la « lourdeur administrative en ce qui concerne la question de la confidentialité », et à accorder aux forces de l'ordre le pouvoir « d'obliger les entreprises à fournir des informations qui pourraient avoir des liens avec un cas de blanchiment d'argent ou au financement du terrorisme », les cryptomonnaies y compris.

« La nouvelle loi permettra aux organes chargés de l'application de la loi, tels que l'Agence nationale de lutte contre la criminalité, de saisir, de geler et de récupérer les crypto-actifs plus facilement et plus rapidement, étant donné que les monnaies numériques sont de plus en plus utilisées par les criminels organisés pour blanchir les bénéfices issues d'activités frauduleuses, de la drogue et de la cybercriminalité », a déclaré le gouvernement. « Le renforcement des pouvoirs dans la loi sur les produits du crime permettra de moderniser la législation afin de garantir que les agences puissent suivre le rythme de l'évolution technologique rapide et empêcher que les actifs ne financent d'autres activités criminelles ».

Graeme Biggar, directeur général de la National Crime Agency du Royaume-Uni, a déclaré :

« Depuis plusieurs années, les criminels nationaux et internationaux blanchissent les revenus issus de leurs activités criminelles et les produits de la corruption en abusant des structures des sociétés britanniques et se servent de plus en plus des cryptomonnaies. Ces réformes qu'on attend depuis très longtemps ont été très bien accueillies et nous aideront à sévir dans les deux cas. »

Le projet de loi, annoncé pour la première fois par le roi Charles - qui à l'époque était encore le prince - en mai lors du discours de la reine devant les deux chambres du Parlement britannique, était censé « s'attaquer au financement d'activités illicites, réduire la criminalité économique et aider les entreprises à se développer ». Le ministère de l'économie et des finances du pays a également travaillé à l'intégration des stablecoins comme moyen de paiement dans son cadre réglementaire.

D'après le gouvernement britannique, cet accroissement de la capacité des autorités à saisir, à geler et à récupérer des cryptomonnaies est parti de la législation permettant « d'imposer plus rapidement des sanctions sévères » aux personnes liées au président russe Vladimir Poutine après l'invasion de l'Ukraine. Le projet de loi est intervenu après un bouleversement majeur au Royaume-Uni, avec le décès de la reine Elizabeth II et le remplacement de Boris Johnson par la première ministre Liz Truss.

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Selon le gouvernement, la Metropolitan Police a affirmé qu'il y avait eu « une grande augmentation des cas de saisie de cryptomonnaie » en 2021, car le secteur s'était développé et le nombre d'utilisateurs avait augmenté. En juillet 2021, la BBC avait rapporté que la police avait saisi séparément 114 millions et 180 millions de livres de cryptomonnaie liée au blanchiment d'argent international, le tout représentant près de 331 millions de dollars à l'heure de la rédaction de cet article.