Actuellement en Suisse, un groupe de militants encourage la Banque Nationale à ajouter le bitcoin (BTC) à ses réserves de change. Dans cette optique, les militants appellent à une modification de la loi suisse. Pour Thomas Jordan, président de la Banque Nationale Suisse (BNS) depuis 2012, la détention du bitcoin comme actif de réserve serait risquée.
La BNS est sceptique à l’idée d’ajouter le bitcoin à ses réserves de change
Yves Bennaim, un militant Bitcoin, a lancé récemment une initiative visant à récolter 100 000 signatures pour déclencher un référendum. Ce dernier portera sur l’adoption d’un amendement constitutionnel qui autoriserait la détention du bitcoin en tant qu’actif de réserve par la BNS. Certes, M. Bennaim s’attend à un échec du référendum en raison du caractère conservateur du peuple suisse. Toutefois, il est convaincu que cela amènerait la BNS à considérer la question.
Reuters a rapporté ce 26 avril des commentaires du président de la BNS concernant l’initiative du militant Bitcoin. Il apparaît que l’institution financière nationale est sceptique quant à l’ajout du bitcoin à ses réserves.
M. Jordan a déclaré que la BNS n’a pas encore décidé d’acheter du bitcoin pour de bonnes raisons. Il a souligné qu’en tant que moyens de paiements internationaux, les réserves de change doivent être liquides et durables. « Nous devons être capables de les vendre et de les acheter », a-t-il indiqué.
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La BNS pourrait réaliser des profits considérables avec le bitcoin
Actuellement, les réserves de change de la BNS sont constituées d’or, de devises étrangères, d’actions et d’obligations. L’un des membres du groupe militant pour l’ajout du bitcoin a souligné que l’institution financière n’a pas rentabilisé ses investissements dans des obligations étrangères. Il s’agit de Luzius Meisser, un courtier suisse.
M. Meisser estime que la BNS aurait réalisé de gros profits en investissant plutôt dans le bitcoin. Il a ajouté que la crypto phare pourrait renforcer le franc suisse et l’indépendance de la BNS. L’adoption du bitcoin garantirait donc la souveraineté de la Suisse, tout en diversifiant les investissements de la BNS.
Comme de nombreux opposants à la crypto, Thomas Jordan a parlé des inconvénients potentiels de l’adoption du bitcoin en tant que réserve de change. Selon lui, l’utilisation de la blockchain Bitcoin entrainerait des émissions de carbone et une forte consommation d’énergie.