D’abord réticentes, les institutions bancaires ont fini par offrir des services crypto à mesure que leur clientèle exprimait ce besoin. Certaines d’entre elles proposent d’ailleurs des plateformes qui permettent aux utilisateurs d’accéder directement aux marchés crypto depuis leurs comptes bancaires.

Membre du Conseil des gouverneurs de la Réserve fédérale des États-Unis, Michelle W. Bowman a observé ce changement majeur avec beaucoup d’inquiétudes. Elle a d’ailleurs fait part de ces dernières lors d'une session avec l'Institute of International Finance (IIF) le 30 septembre.

Une réglementation qui n’évolue pas au rythme de la technologie crypto

Dans son discours relatif à la supervision et à la réglementation des grandes banques, Michelle W. Bowman s’est attaqué aux activités crypto menées par ces dernières. D’entrée de jeu, la membre du Conseil des gouverneurs de la Réserve fédérale a commenté l'évolution rapide de la technologie autour des cryptomonnaies.

En effet, elle a souligné que celle-ci pourrait poser des problèmes aux régulateurs lors de l’application des réglementations en vigueur. Elle redoute notamment que certaines lois paraissent ambiguës et inadaptées, en raison du manque d’expériences et de connaissances des régulateurs en matière de cryptomonnaies.

« Un autre domaine dans lequel la réglementation et la supervision continuent d'évoluer est celui des banques qui s'engagent dans des activités liées aux cryptomonnaies. Ces activités soulèvent un certain nombre de questions importantes. Lorsque je pense à l'évolution de la supervision et de la réglementation de ces activités, je me demande si les règles sont claires dans l'environnement actuel qui évolue rapidement, et si les règles, au fur et à mesure de leur évolution, servent un objectif prudentiel légitime. »

À lire également : Le gouverneur de la Banque de France déconseille l’adoption d’une réglementation crypto complexe

Dès lors, Michelle W. Bowman a affirmé que toute réglementation adoptée pour encadrer les activités crypto devra nécessairement s'adapter à cette technologie émergente. Elle a alors invité les banques qui s’y adonnent à comprendre les attentes des régulateurs en matière de supervision.

Elle estime que les préoccupations d’ordre réglementaires ne trouveront de solution qu’à travers un dialogue entre banquiers et régulateurs, lequel profitera également à l’innovation. « La meilleure façon de répondre à ces préoccupations et d'encourager l'innovation est un dialogue entre les banquiers et les régulateurs, avant et pendant le développement et la mise en œuvre de ces technologies. », a-t-elle déclaré.