Le sénateur du Connecticut, Chris Murphy, a publiquement dénoncé Binance.US, affirmant que la plateforme américaine aurait joué un rôle dans la décision du président Donald Trump de gracier l’ancien PDG de Binance, Changpeng “CZ” Zhao.
Dans une publication sur X mardi, Murphy a réagi à une annonce de Binance.US indiquant le lancement du trading du stablecoin USD1, émis par la société crypto liée à la famille Trump, World Liberty Financial. Selon le sénateur, la plateforme “promouvait la crypto de Trump” à peine une semaine après que le président a “gracié le propriétaire de Binance”, faisant référence à Zhao.
La décision de Trump, en date du 23 octobre, a suscité un vif débat dans la communauté crypto et au Congrès. Bien que CZ ait déclaré en mai avoir déposé une demande de grâce présidentielle, de nombreux observateurs s’interrogent sur d’éventuels liens financiers derrière cette décision. Certains évoquent notamment une entreprise basée à Abou Dhabi ayant investi 2 milliards de dollars dans Binance via le stablecoin USD1.
Dans une réponse publiée mercredi sur X, Binance.US a déclaré qu'il procédait à « une vérification préalable approfondie et à un examen juridique avant de coter tout actif [...] qu'il s'agisse d'un stablecoin, d'un nouveau projet d'écosystème ou d'un token meme ».
L’entreprise a ajouté que « non seulement USD1 et WLFI sont déjà cotés sur plus de 20 grandes plateformes », mais que ces actifs avaient également été approuvés depuis un certain temps par son comité de cotation dans le cadre normal de ses activités ».
 Binance.US a poursuivi :  
« Pour être clairs, il s’agit d’une décision purement commerciale de la part de Binance.US, rien de plus. Il est regrettable que même des décisions d’affaires ordinaires soient désormais injustement politisées par nos élus. »
Bien que Binance et Binance.US partagent le même nom, les deux entités sont juridiquement distinctes. Cointelegraph a contacté Binance.US et le bureau du sénateur Murphy pour obtenir leurs commentaires, mais n’avait reçu aucune réponse au moment de la publication.
La grâce présidentielle de CZ continue de susciter des critiques
Plusieurs parlementaires de la Chambre des représentants et du Sénat ont appelé à des enquêtes sur la grâce accordée à CZ ou ont exprimé leur désaccord. Dans une lettre adressée mardi au Département de la Justice, sept sénateurs ont estimé que cette grâce « envoie le message aux dirigeants d’entreprises crypto et aux autres criminels en col blanc qu’ils peuvent commettre des délits en toute impunité ».
Lundi, le représentant Ro Khanna (Californie) a annoncé son intention de présenter un projet de loi interdisant à tout président américain, à sa famille et aux membres du Congrès de négocier des cryptomonnaies ou des actions. Il a cité explicitement la grâce de Zhao, la qualifiant de « corruption flagrante » au sein de la Maison-Blanche.