Le fournisseur de solutions blockchain pour les institutions, et développeur du jeton XRP, a annoncé mercredi avoir signé un accord avec Absa Bank. Ce partenariat permettra à la banque d’offrir à ses clients des services de garde pour les actifs numériques en s’appuyant sur l’infrastructure de Ripple dédiée aux actifs tokenisés et aux cryptos.

Selon l’annonce officielle, Absa devient ainsi « le premier grand partenaire de conservation de Ripple en Afrique ». La banque proposera ces services à ses clients institutionnels, garantissant une conservation sécurisée et conforme aux standards réglementaires.

Absa figure parmi les acteurs majeurs du secteur bancaire africain, avec 2 070 milliards de rands sud-africains d’actifs sous gestion (soit environ 119,5 milliards de dollars) à la fin de 2024, et un chiffre d’affaires annuel de 6,34 milliards de dollars.

Ripple a déclaré que ce partenariat était « le résultat de la demande croissante pour une infrastructure d'actifs numériques sécurisée et conforme dans les marchés émergents ». Reece Merrick, directeur général de Ripple pour le Moyen-Orient et l'Afrique, a précisé que ce partenariat « souligne l'engagement de Ripple à libérer le potentiel des actifs numériques sur le continent ».

Ce partenariat élargit la présence de Ripple en Afrique. Fin mars, la société s'était associée au fournisseur d'infrastructure de paiement africain Chipper Cash pour soutenir les paiements transfrontaliers activés par la crypto.

Le mois dernier, Ripple a introduit son stablecoin Ripple USD (RLUSD) en Afrique, en s'appuyant sur des partenariats avec Chipper Cash, l'échange crypto VALR, et le service de paiement crypto Yellow Card. Jack McDonald, vice-président senior de Ripple pour les stablecoins, a indiqué que l'entreprise avait commencé à distribuer le RLUSD en Afrique via ses partenaires locaux.

Source: Ripple

Ripple mise sur la conservation d’actifs numériques

Ripple avait déposé en mars dernier une demande de marque pour son service de conservation d’actifs numériques, et a depuis commencé à accueillir ses premiers clients institutionnels.

Le service, lancé il y a environ un an, vise spécifiquement à soutenir les besoins de conservation d’actifs numériques des banques et des fintechs. Cette initiative fait suite à l’acquisition du dépositaire Standard Custody par Ripple à l’été 2023.

Début octobre, Ripple a annoncé un partenariat avec Bahrain Fintech Bay afin d’introduire sa solution de garde, combinée à son stablecoin RLUSD, au sein des institutions financières du Bahreïn. En septembre, la société avait également signé un accord pour fournir des services similaires à la banque espagnole BBVA (Banco Bilbao Vizcaya Argentaria).

En août, le dépositaire sud-coréen BDAas avait lancé un service de garde institutionnelle pour le XRP, après s’être associé à Ripple pour utiliser son infrastructure de conservation. L’implication de Ripple dans ce domaine remonte à fin 2023, lorsque la société avait collaboré avec HSBC pour lancer une plateforme de garde institutionnelle dédiée aux titres tokenisés.

La finance traditionnelle se rapproche de plus en plus des cryptos

Le lien entre la finance traditionnelle et l’écosystème crypto devient de plus en plus fort. Les produits liés aux cryptomonnaies proposés par BlackRock, le plus grand gestionnaire d’actifs au monde, ont largement contribué à ses solides résultats trimestriels. Son ETF Bitcoin (BTC) au comptant aurait généré près de 245 millions de dollars de frais sur un an.

De son côté, Morgan Stanley, l’un des plus grands gestionnaires de fortune au monde, aurait informé ses conseillers financiers que tous les clients pourraient désormais investir dans des fonds crypto. Quant à BNY Mellon, la plus grande banque dépositaire mondiale, elle explore actuellement la tokenisation des dépôts afin de permettre des transferts instantanés 24h/24 et 7j/7.

Les États-nations s’intéressent eux aussi de plus en plus à la crypto. Début octobre, le fonds souverain du Luxembourg a alloué 1 % de son portefeuille aux ETF Bitcoin. Cette décision fait suite à celle du fonds souverain norvégien, qui a augmenté son exposition indirecte au Bitcoin de 192 % en un an.

D’autres pays suivent cette tendance. Cet été, la Banque nationale tchèque a renforcé ses positions dans l’exchange américain Coinbase, tandis qu’un député suédois a proposé en avril la création d’une réserve Bitcoin « neutre sur le plan budgétaire ». En février, la même Banque nationale tchèque a même envisagé un portefeuille test en Bitcoin, un responsable suggérant qu’il fallait « étudier la technologie plutôt que la craindre ».