La société de services financiers Bitcoin River a déclaré que ses clients professionnels réinvestissaient en moyenne 22 % de leurs bénéfices dans le bitcoin, ce qui témoigne d'une adoption croissante par le grand public.
Parmi la clientèle de River, les entreprises immobilières sont les plus actives, avec près de 15 % de leurs bénéfices réinvestis dans le bitcoin (BTC). Les secteurs de l’hôtellerie, de la finance et des logiciels y consacrent quant à eux entre 8 % et 10 %, selon Sam Baker, analyste chez River, dans un rapport publié mercredi.
Même des salles de sport, des entreprises de peinture et de couverture ou encore des organisations religieuses à but non lucratif comptent parmi les adopteurs.
Baker précise que ces entreprises ont discrètement accumulé 84 000 bitcoins en 2025, soit une réserve équivalente à environ un quart des avoirs détenus par les fonds institutionnels et les trésoreries d’entreprise déjà exposées au Bitcoin.
« Les sociétés spécialisées dans les trésoreries Bitcoin monopolisent souvent l’attention médiatique. Mais ce qu’on oublie, c’est l’adoption croissante par des entreprises traditionnelles qui intègrent le Bitcoin à leur modèle économique existant », ajoute-t-il.
Selon Baker, les améliorations des normes comptables liées au Bitcoin, la clarté réglementaire, l’acceptation institutionnelle et la vigueur du marché haussier ont créé les conditions idéales pour l’adoption massive que l’on observe aujourd’hui.
L’adoption du Bitcoin par les entreprises et les institutions figure parmi les principaux moteurs de la hausse actuelle du BTC, dont le cours a atteint 124 450 dollars au cours de ce cycle haussier.
À certains moments, les émetteurs de fonds négociés en bourse (ETF) Bitcoin au comptant ont acheté dix fois plus de BTC que les mineurs n’étaient capables d’en produire, contribuant ainsi à la hausse des prix.
Une dynamique bien différente de celle du cycle haussier 2020-2021, où les entreprises étaient restées largement en retrait, alors que le bitcoin avait atteint 69 000 dollars, principalement porté par l’engouement du grand public.
Les petites entreprises adoptent plus facilement le bitcoin
Baker note que 75 % des entreprises clientes de River comptent 50 employés ou moins. Selon lui, les petites structures disposent d’un avantage, car elles rencontrent moins d’obstacles dans le processus d’adoption.
À l’inverse, les grandes entreprises, avec leur gouvernance fondée sur des comités, privilégient les normes établies et évitent la controverse. C’est, selon Baker, la raison pour laquelle si peu de sociétés du S&P 500 détiennent du bitcoin.
« Même lorsqu’un PDG ou un directeur financier est convaincu de la valeur à long terme du Bitcoin, il est peu probable qu’il défende son adoption tant que ses homologues ne l’ont pas déjà fait. »
Des investissements souvent modestes
Cependant, River observe que plus de 40 % des entreprises investissent entre 1 % et 10 % de leurs bénéfices dans le Bitcoin. Seules 10 % d’entre elles consacrent plus de la moitié de leurs revenus nets à la cryptomonnaie.
Pour les petites structures, les montants investis restent souvent limités — parfois moins de 10 000 dollars. La semaine dernière, par exemple, la société Western Main Self Storage, basée dans le Rhode Island, a acheté 0,088 BTC (9 830 dollars), portant ses avoirs totaux à 0,43 BTC.
Malgré cette progression, Baker souligne que la majorité des entreprises n’envisagent même pas le bitcoin, en raison de « malentendus généralisés et d’un manque de sensibilisation ».
Il cite une étude de l’université Cornell, selon laquelle seulement 6 % des Américains savent que l’offre de bitcoin est limitée à 21 millions d’unités. Une autre enquête montre que 60 % des Américains reconnaissent ne pas bien comprendre la cryptomonnaie.
« En d'autres termes, le bitcoin est souvent rejeté non pas parce qu'il a été évalué et rejeté, mais parce que la plupart des décideurs n'ont pas les connaissances nécessaires pour l'évaluer. »