L’avenir des cryptomonnaies aux Philippines reste incertain

Pour le nouveau gouverneur de la Bangko Sentral ng Pilipinas (BSP), Felipe Medalla, il est hors de question d’interdire les cryptomonnaies dans le pays. C’est une bonne nouvelle pour les utilisateurs de cryptomonnaies aux Philippines, selon le site triple-a plus de 4 % de la population a des cryptomonnaies et les Philippines se classent au troisième rang mondial pour l’utilisation des cryptomonnaies en 2021. Il y a quelques jours, le volume d’échange de bitcoins a atteint un nouveau record en peso philippin sur Paxful.

Jenny Ortiz-Bolivar, de Forkast, s’est entretenue en tête-à-tête avec Medalla au sujet de sa position sur les cryptomonnaies, du projet de la BSP concernant une monnaie numérique de la banque centrale (CBDC) et de l’avenir de la banque numérique dans le pays. 

Dans cet entretien, Medalla revient sur sa vision des cryptomonnaies et la dénomination qu’il aimerait imposer sur celles-ci.

« Je ne veux pas l’interdire, mais je ne veux pas l’appeler cryptomonnaie. Parce qu’elle a vraiment très peu d’utilité pour les paiements réels, surtout lorsque son prix est si volatil. En effet, si le prix augmente très rapidement, les personnes qui la possèdent ne voudront naturellement pas l’utiliser. Mais si vous l’utilisez pour acheter quelque chose et que sa valeur augmente, vous le regretterez. »

De plus, le gouverneur admet que le bitcoin est une solution intéressante dans certains pays où la récession et la situation économique sont devenues hors de contrôle, « dans les pays où les systèmes financiers sont terribles, etc., c’est une alternative au gouvernement ».

Une vision particulièrement peu adoptée par les politiques et les élites financières de nombreux pays.

Une CBDC pour les Philippines

Lors de cet entretien, on en apprend plus sur l’évolution du projet CBDC PH et ses utilisations.

« Les enseignements tirés de cette activité pilote serviront ensuite à déterminer les prochaines étapes. Au fait, c’est extrêmement utile dans le cas des paiements transfrontaliers et, par exemple, du règlement des paiements pour le paiement des titres. Le projet constitue donc un effort majeur de renforcement des capacités pour garantir que la BSP sera au fait des technologies en évolution rapide qui favorisent l’émergence d’instruments de paiement alternatifs. »

Pour continuer ce projet, le gouverneur reconnaît qu’il est important d’étudier les CBDC d’autres pays afin de comprendre les réussites et les erreurs faites par les autres gouvernements. L’objectif du gouverneur est de réduire de nombreux points de blocage qui existent dans les solutions actuelles de paiement, comme par exemple l’impossibilité d’envoyer de l’argent 24 h sur 24 h 7 jours sur 7, grâce à une CBDC cela devrait être possible et facile.

De nombreux autres gouvernements ont déjà lancé un projet similaire, comme la chine qui est la plus avancée avec le e-CNY, récemment la banque centrale de chine avait annoncé étendre le déploiement de sa CBDC.

Les Philippines sont donc dans une voie de transformation numérique, sans pour autant avoir de parties prenantes publiques pro-cryptomonnaies, mais plutôt pro technologie, en recherchant l’équilibre entre digitalisation et respect des lois.