Le récent lancement d'un protocole de tokens non fongibles (NFT) sur le réseau Bitcoin divise la communauté crypto sur la question de savoir si ce protocole sera bénéfique pour l'écosystème Bitcoin.
Le protocole, appelé Ordinals, a été créé par l'ingénieur logiciel Casey Rodarmor, qui a officiellement lancé le programme sur le réseau principal Bitcoin à la suite d'un article de blog publié le 21 janvier.
Le protocole permet essentiellement de créer la version Bitcoin des NFT- décrits comme des « artefacts numériques » sur le réseau Bitcoin.
Ces « artefacts numériques » peuvent être des images JPEG, des PDF ou des formats vidéo ou audio.

Cependant, l'introduction du protocole divise la communauté Bitcoin, certains estimant qu'il offre davantage de cas d'utilisation financière pour le réseau Bitcoin, tandis que d'autres disent qu'il s'éloigne de la vision de Satoshi Nakamoto du Bitcoin en tant que système monétaire de type peer-to-peer.
Le maximaliste du bitcoin, Dan Held, était l'un de ceux qui étaient d'accord avec ce développement, notant qu'il stimulerait la demande d'espace de bloc - et donc les frais - tout en apportant plus de cas d'utilisation au réseau Bitcoin.
Why it's good:
— Dan Held (@danheld) January 29, 2023
- Brings more financial use cases to Bitcoin
- Drives more demand for block space (aka fees)
My take:
- If you pay a tx fee, it's not spam.
- Bitcoin is permissionless. Can't stop anyone from building it anyway.
Les avantages :- Apporte plus de cas d'utilisation financière au Bitcoin. - Augmente la demande d'espace de bloc (et donc les frais). Mon avis : - Si vous payez des frais de transmission, ce n'est pas du spam. - Le réseau Bitcoin est libre d'accès. Impossible d'empêcher quiconque d'y développer quoi que ce soit.- Dan Held (@danheld) 29 janvier 2023
Certains ont fait remarquer que ces structures de type NFT ont occupé de l'espace de bloc sur le réseau Bitcoin, ce qui pourrait faire augmenter les frais de transaction.
BREAKING: NFTs ON #BITCOIN
— Bitcoin News ⚡ (@BitcoinNewsCom) January 29, 2023
Ordinals are taking up most of the BLOCKSPACE pic.twitter.com/Gxwq4vV8MI
ACTUALITÉ : Les NFT débarquent sur #BITCOIN. Ordinals occupent la plupart de l'espace de bloc pic.twitter.com/Gxwq4vV8MI - Bitcoin News ⚡ (@BitcoinNewsCom) 29 janvier 2023
Parmi ceux-ci, on trouve l'utilisateur de Twitter Bitcoin is Saving, qui a fait valoir à ses 237 600 abonnés le 29 janvier que les « Blancs riches et privilégiés » qui veulent utiliser les JPEG comme symboles de statut peuvent exclure les personnes marginalisées de la participation au réseau Bitcoin.
Eric Wall, chercheur en cryptomonnaies, n'était pas d'accord, estimant que la limite de taille des blocs intégrée au Bitcoin empêcherait une hausse des frais de transaction.
D'autres, comme Adam Back, PDG de Blockstream et l'un des principaux développeurs Bitcoin, n'ont pas apprécié l'introduction de la culture des mèmes sur le réseau, suggérant aux développeurs de le faire ailleurs :
"you can't stop them" well ofc! bitcoin is designed to be censor resistant. doesn't stop us mildly commenting on the sheer waste and stupidity of an encoding. at least do something efficient. otherwise it's another proof of consumption of block-space thingy.
— Adam Back (@adam3us) January 29, 2023
Le bitcoin est conçu pour résister à la censure. cela ne nous empêche pas de commenter légèrement le gaspillage et la stupidité d'un encodage. faites au moins quelque chose d'efficace. sinon, c'est une autre preuve de consommation d'espace-bloc.- Adam Back (@adam3us) 29 janvier 2023
Cependant, Anthony Sassano, animateur de The Daily Gwei, s'en est pris au PDG de Blockstream pour avoir voulu que les transactions « indésirables » soient censurées, ce qui, selon beaucoup, va à l'encontre de l'éthique du bitcoin :
Adam Back and Luke Dashjr are both Bitcoin core developers who have encouraged censorship over the last 48 hours of these "undesirable" transactions
— sassal.eth (@sassal0x) January 30, 2023
So no, it isn't just Bitcoin maximalists - it's actual Bitcoin core developers
Adam Back et Luke Dashjr sont tous deux des développeurs Bitcoin qui ont encouragé la censure au cours des dernières 48 heures de ces transactions « indésirables ».Donc non, ce ne sont pas seulement les maximalistes de Bitcoin - ce sont les principaux développeurs Bitcoin actuels.- sassal.eth (@sassal0x) 30 janvier 2023
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Rodarmor a expliqué dans un article de blog que les structures de type NFT sont créées en inscrivant des satoshis, la devise native du réseau Bitcoin, avec un contenu arbitraire.
Ces satoshis inscrits - qui sont représentés cryptographiquement par une chaîne de chiffres - peuvent ensuite être sécurisés ou transférés vers d'autres adresses Bitcoin, selon les notes de la documentation technique d'Ordinals :
« L'inscription se fait en envoyant le satoshi à inscrire dans une transaction qui révèle le contenu de l'inscription sur la chaîne. Ce contenu est alors inextricablement lié à ce satoshi, le transformant en un artefact numérique immuable qui peut être suivi, transféré, thésaurisé, acheté, vendu, perdu et redécouvert. »
Les inscriptions ont lieu sur le réseau principal du Bitcoin, aucune sidechain ou token séparé n'est nécessaire, précise le document.
Inscriptions are finally ready for Bitcoin mainnet.
— Casey Rodarmor (@rodarmor) January 20, 2023
Inscriptions are like NFTs, but are true digital artifacts: decentralized, immutable, always on-chain, and native to Bitcoin. https://t.co/a4dK7zdITS
Les inscriptions sont enfin prêtes pour le réseau principal du Bitcoin. Les inscriptions sont comme les NFT, mais sont de véritables artefacts numériques : décentralisés, immuables, toujours on-chain, et issus du Bitcoin. https://t.co/a4dK7zdITS- Casey Rodarmor (@rodarmor) 20 janvier 2023
Il semble que seuls 277 artefacts numériques aient été inscrits à ce jour, selon le site Web d'Ordinals.
Il est intéressant de noter que Rodarmor a admis dans une interview du 25 août sur Hell Money Podcast qu'Ordinals a été créé pour donner vie à des mèmes sur Bitcoin :
« C'est à 100 % un développement axé sur les mèmes. »