Les autorités japonaises commencent à durcir leur position à l'égard de l'intelligence artificielle (IA) après que l'organisme local de surveillance de la vie privée a mis en garde la société mère de ChatGPT contre ses méthodes de collecte de données.

Le 2 juin, la Commission de protection des informations personnelles du Japon a publié une déclaration demandant à OpenAI de veiller à ce que les données sensibles dont elle se sert à des fins d'apprentissage automatique soient réduites au minimum. En outre, elle souligne qu'elle ne doit pas le faire sans l'autorisation des personnes.

La commission a également mis l'accent sur la nécessité de trouver un équilibre entre ses préoccupations en matière de protection de la vie privée et la possibilité de favoriser l'innovation et les avantages potentiels de l'IA.

Toutefois, elle a prévenu qu'elle était prête à prendre d'autres mesures si des problèmes supplémentaires se posaient.

Ces déclarations interviennent peu de temps après que le gouvernement japonais a présenté, le 26 mai, un projet de son conseil stratégique sur l'IA, qui soulève des inquiétudes quant à l'absence de réglementation en matière d'intelligence artificielle et aux risques qu'elle représente pour la société.

Le législateur japonais Takashi Kii a déclaré qu'il commencerait aussi à faire pression en faveur d'une réglementation protégeant les détenteurs de droits d'auteur contre la violation des algorithmes d'IA.

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En mars, ChatGPT a été temporairement interdit en Italie après un examen minutieux de ses protocoles de sécurité par les autorités de régulation italiennes. Cela a suscité des vagues d'incertitude de la part des régulateurs du monde entier, qui ont lancé des enquêtes sur la technologie dans plusieurs pays.

À l'époque, les autorités japonaises ont exprimé leur soutien à OpenAI. Le secrétaire général du cabinet, Hirokazu Matsuno, a même fait savoir que le Japon envisagerait d'intégrer la technologie de l'intelligence artificielle dans les systèmes gouvernementaux.

Toutefois, M. Matsuno a ajouté que l'intégration de l'IA ne serait possible que si les questions relatives à la protection de la vie privée et à la sécurité étaient traitées de manière adéquate.

Un sondage réalisé le 30 avril a révélé que 69,4 % des Japonais interrogés souhaiteraient que des réglementations plus strictes soient mises en place pour le développement de l'intelligence artificielle. Des données récentes de Simliarweb montrent que le Japon occupe la troisième place en termes de trafic sur le site de l'OpenAI.