De nouveaux détails ont émergé suggérant que les fonctionnaires nigérians ont tenté de contraindre les représentants de Binance à un règlement secret payé en cryptomonnaies lors de réunions au début de 2024.
Richard Teng, PDG de Binance, a publié le 7 mai un compte rendu détaillé de la détention de Tigran Gambaryan. M. Gambaryan est un ancien agent de l'Internal Revenue Service des États-Unis qui a dirigé l'équipe de conformité de Binance chargée de la lutte contre la criminalité financière.
Richard Teng a condamné le gouvernement nigérian pour ses actions, affirmant que le pays avait « créé un nouveau précédent dangereux pour toutes les entreprises du monde » après avoir détenu deux de ses employés.
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M. Gambaryan, qui jouit d'une grande réputation dans le domaine de la prévention de la criminalité financière à l'échelle mondiale, a été arrêté alors qu'il se trouvait en voyage d'affaires au Nigeria. M. Teng a souligné les efforts de l'exchange pour s'engager de manière constructive avec les autorités nigérianes, y compris la participation à des discussions sur la réglementation et la coopération avec les organismes d'application de la loi.
Demande d'audience publique
Selon M. Teng, les employés de Binance ont entamé des discussions avec les autorités nigérianes lors d'audiences publiques d'investigation à la suite d'une demande du président de la commission de la Chambre des représentants sur les crimes financiers (HCFC).
La commission aurait mis l'accent sur les problèmes liés aux activités de Binance au Nigeria et indiqué les mesures qu'elle était prête à prendre pour convoquer Binance, notamment en émettant des mandats d'arrêt contre l'équipe et le directeur général de l'exchange et en empêchant sa délégation de quitter le pays.
Une audience publique a été fixée au 10 janvier, et Binance devait répondre publiquement à toutes les allégations en présence des pétitionnaires, de la presse et de plus de 30 agences.
M. Teng a affirmé que Binance n'avait pas reçu les détails des allégations et que la délégation avait cherché à soumettre des réponses par écrit en l'absence d'une audience publique. Le président de la commission a déclaré qu'il examinerait la demande et répondrait au conseiller juridique de Binance.
Règlement secret en cryptomonnaies
Le PDG de Binance affirme que des personnes inconnues ont approché les employés de l'exchange et suggéré d'effectuer un paiement en règlement des allégations. M. Teng a déclaré que l'avocat local de Binance a reçu les termes d'un agent représentant le comité HCFC :
« L'avocat a rapporté qu'on lui avait présenté une demande de paiement important en cryptomonnaies à verser en secret dans les 48 heures pour faire disparaître ces problèmes et que notre décision était attendue dans la matinée. »
L'exchange a décliné la demande de paiement par l'intermédiaire de sa représentation juridique locale et a poursuivi son engagement dans les négociations de règlement. Binance a présenté plusieurs demandes à la suite de l'incident alors qu'il se préparait à poursuivre les discussions avec les autorités nigérianes.
Des réunions ultérieures ont été programmées pour la fin du mois de février, en présence d'un certain nombre de représentants gouvernementaux du Bureau du conseiller à la sécurité nationale, du Bureau du président, de la Banque centrale du Nigeria, de l'Unité de renseignement financier du Nigeria, de la Commission des crimes économiques et financiers et de la SEC nigériane.
« Malgré les risques évidents, Tigran Gambaryan et Nadeem Anjarwalla (directeur de Binance Africa) ont reçu de nombreuses assurances qu'ils seraient autorisés à se rendre en toute sécurité à leurs réunions », a déclaré M. Teng.
Binance interrompt ses services au Nigéria
La situation s'est aggravée lorsque les autorités nigérianes ont exigé de Binance qu'il prenne des mesures, notamment le retrait du naira de sa plateforme et la fourniture d'informations détaillées sur les utilisateurs, ce qui a conduit à la détention de M. Gambaryan et de M. Anjarwalla.
Bien qu'il ait reçu des garanties de sécurité, Binance affirme que les deux hommes ont été retenus contre leur gré et que leurs passeports et téléphones portables ont été confisqués. M. Gambaryan est toujours détenu, le gouvernement nigérian insistant sur le fait que sa libération est subordonnée au respect des exigences de Binance.
Binance a réagi en suspendant certains services au Nigeria, dans l'espoir de résoudre la situation et d'obtenir la libération de M. Gambaryan.