Le marché crypto semble être entré dans une phase de torpeur à la fin de 2025. Les recherches Google pour le mot crypto ont chuté à leur plus bas niveau depuis un an, un signal rarement observé depuis la fin du dernier bull run. Derrière ces données, se cache peut-être moins une désaffection définitive qu’un temps de pause dans le cycle naturel des marchés numériques.
Quand Google mesure la désaffection du public
Le moteur de recherche de Google agit comme un baromètre des émotions collectives. En période d’euphorie, les requêtes liées au terme « crypto » s’envolent. Mais la fin de l’année 2025 raconte une toute autre histoire. À l’échelle mondiale comme aux États-Unis, le volume de recherches atteint son plus bas niveau depuis un an.
Cette baisse traduit un recul marqué de l’intérêt du grand public. Le Fear and Greed Index, indicateur clé du sentiment de marché, confirme cette dynamique. Tombé à 10 en novembre, en zone de « peur extrême », il n’a rebondi que modestement à 28 en décembre. Un niveau toujours faible, qui témoigne d’une prudence persistante.
Pour l’entrepreneur Mario Nawfal, cette léthargie est désormais tangible : « Personne ne parle plus de crypto autour de moi. » Une remarque révélatrice d’un constat plus large : le marché a clairement perdu son attrait populaire.
Les causes profondes d’un désintérêt global
La baisse de l’attention ne s’explique pas uniquement par la lassitude. L’année 2025 a été marquée par une série d’événements qui ont érodé la confiance des petits porteurs.
En avril, l’annonce de nouvelles mesures fiscales américaines sur les actifs numériques a provoqué un retrait massif des particuliers. Quelques mois plus tard, en octobre, le marché a subi un flash crash historique : près de 20 milliards de dollars de positions ont été liquidées en quelques heures, et certaines altcoins ont perdu jusqu’à 99 % de leur valeur.
Le bitcoin, quant à lui, est passé d’un sommet à 125 000 $ à environ 80 000 $, avant de se stabiliser dans une zone comprise entre 80 000 $ et 90 000 $.
Ce double choc – réglementaire et émotionnel – a laissé des traces profondes. Nombre d’investisseurs particuliers, échaudés par la volatilité et la perte de repères, se sont éloignés du marché. Ce phénomène s’apparente à une phase post-traumatique, où la méfiance prend le pas sur la curiosité.
Ce que disent les signaux faibles du marché
Derrière cette apparente torpeur, certains indices montrent que le marché reste actif, mais sous d’autres formes.
Le bitcoin maintient sa stabilité au-dessus de 80 000 $, preuve d’une résilience structurelle. Les investisseurs institutionnels, eux, continuent d’opérer via les ETF et les produits dérivés, tandis que les volumes d’échange over the counter (OTC) restent soutenus.
Les plateformes d’analyse comme Santiment observent une activité constante sur les réseaux sociaux spécialisés, même si la visibilité publique diminue. Ces signaux faibles traduisent un phénomène bien connu des analystes : la phase d’accumulation discrète.
Historiquement, les périodes de faible attention médiatique précèdent souvent les renaissances du marché. Moins d’excitation, plus de construction — c’est souvent dans le calme que se préparent les prochaines vagues d’innovation.
Le recul du volume de recherche sur la crypto ne signifie donc pas la fin de l’histoire, mais plutôt une respiration naturelle après un cycle de forte tension. L’attention du grand public s’estompe, mais les fondamentaux techniques et financiers se consolident. Ce silence du marché pourrait bien être le prélude d’un nouveau départ. Car si l’histoire du bitcoin nous a appris une chose, c’est que les périodes d’oubli sont souvent les plus fertiles en opportunités.
