Le Boston Consulting Group estime que la tokenisation des actifs du monde réel pourrait devenir une industrie de 16 000 milliards de dollars dans les années à venir. Son impact va toutefois bien au-delà des chiffres financiers et peut aider les habitants des pays en développement à trouver de nouveaux moyens de faire face aux problèmes du monde réel.

Lors d'une table ronde animée par la rédactrice en chef de Cointelegraph, Kristina Lucrezia Cornèr, au Swiss Web3 Fest, des experts de l'industrie ont expliqué comment la tokenisation peut être appliquée à des actifs réels et comment elle permet de trouver des solutions inédites.

« Nos agriculteurs, au Kenya, reçoivent leurs paiements quelques jours après la fin de la saison des récoltes. Si leur rendement est inférieur aux prévisions, ils reçoivent un paiement immédiatement. Dans le cadre de l'assurance traditionnelle, ils doivent attendre six mois. Et cela peut signifier la fin de l'activité d'une famille. », a expliqué Christoph Mussenbrock, du protocole d'assurance décentralisé Etherisc, à propos des solutions de tokenisation pour la production agricole.

Rencontrez nos intervenants pour le panel "Real World Assets" : @KristinaLCorner – Cointelegraph, Jose Fernandez -@TheTokengate, @liesdorn -@etherisc, @CFernandezMazzi - #Finka, Stephan Rind - BRICKMARK. FIVE Zurich https://t.co/F0jSQL2uvl@CryptoOasisUAE @dfinity pic.twitter.com/jbZaSKg5pZ - WEB3FEST (@web3fest_int) 16 septembre 2023

Selon Mussenbrock, les compagnies d'assurance traditionnelles sont de plus en plus demandeuses de solutions on-chain. « C'est ce qui se passe en ce moment même. Il s'agit d'un changement considérable. Nous constatons que les compagnies d'assurance traditionnelles s'intéressent d'une manière ou d'une autre à cette question. »

Stephan Rind, du BrickMark Group, a indiqué que la tokenisation des actifs peut donner accès à des produits financiers qui ne sont actuellement pas disponibles pour la plupart des gens, contribuant ainsi à combler un fossé dans la distribution de la richesse.

« La première chose à faire pour l'inclusion financière, c'est évidemment d'avoir un certain nombre de participants qui peuvent avoir recours à un instrument financier, et de démocratiser le capital [...] tout ce qui va de l'immobilier aux animaux, à toutes les choses que l'on peut avoir dans la finance traditionnelle, pourrait en fait être tokenisé et représenté dans un instrument financier numérique. », a commenté Rind.

Carlos Mazzi, de Finka, a partagé son expérience de la tokenisation de La Pradera, un ranch de bétail en Bolivie avec 3 000 hectares de prairies et plus de 3 500 vaches. « Nous symbolisons la création de valeur de ce que nous appelons de l’herbe à l'argent. C'est la symbolisation de la création de valeur. La conversion de l'herbe en protéines et en argent grâce à une grande machine donnée par la nature, à savoir la vache. Nous avons été les premiers pionniers et cela a été très difficile [...] cela a représenté beaucoup d'ingénierie financière, de cadre juridique, etc. pour créer un token de revenu. La seule chose qui n'a pas évolué comme nous l'avions prévu est l'adoption par le marché, et c'est un problème systémique qui, nous l'espérons, sera corrigé un jour. »

Le ranch tokenisé La Pradera en Bolivie. Source : Finka Gmbh

La question de l'adoption sera résolue par les monnaies numériques des banques centrales (CBDC), estime Rind. « Cela créera des milliards de personnes dans le monde qui ont un portefeuille », a-t-il noté, ajoutant que la réglementation débloquera également plus de capitaux dans la tokenisation des actifs.

« Nous pensons que dans dix ans, la plupart des gens interagiront quotidiennement avec des tokens, qu'ils le sachent ou non », a ajouté Jose Fernandez, de Tokengate.