Hong Kong commencera à appliquer sa nouvelle réglementation sur les stablecoins le 1er août, rendant illégale toute offre ou promotion de stablecoins adossés à une monnaie fiat (FRS) non autorisés auprès du grand public.
La loi prévoit des sanctions pénales pouvant aller jusqu’à une amende de niveau cinq, soit 50 000 dollars hongkongais (environ 6 300 dollars américains), ainsi qu’une peine maximale de six mois de prison.
L’Autorité monétaire de Hong Kong (HKMA), la banque centrale de la région administrative spéciale, a publié mercredi un avertissement public, appelant les investisseurs à se tenir à l’écart des offres non autorisées afin d’éviter toute violation involontaire de la loi.
Dans cet avertissement, le directeur général de la HKMA, Eddie Yue, a précisé que la nouvelle réglementation vise à renforcer la crédibilité et la stabilité du secteur émergent des stablecoins, tout en protégeant les investisseurs contre la fraude et la spéculation excessive.
Hong Kong freine l’euphorie autour des stablecoins
Yue a expliqué qu’un emballement du marché, alimenté par le battage médiatique autour des annonces liées aux stablecoins, avait provoqué des hausses injustifiées des cours boursiers et des volumes d’échange. « Il semble nécessaire de contenir davantage cette euphorie », a-t-il écrit dans l’annonce publiée mercredi.
Jeudi, Bloomberg a rapporté qu’environ 50 entreprises avaient déjà déposé une demande de licence pour émettre des stablecoins. En juin, les actions de Guotai Junan avaient bondi de 300 % après l’extension de sa licence bancaire aux actifs numériques.
Yue a indiqué que, malgré l’intérêt manifesté par de nombreuses institutions pour obtenir une licence de stablecoin, la plupart des propositions restaient vagues, théoriques et dépourvues de plans de mise en œuvre réalistes.
« Ces projets ne présentent ni stratégies concrètes ni feuilles de route opérationnelles viables, et encore moins une réelle compréhension des risques ou des compétences pour les gérer », a-t-il précisé.
Il a ajouté que, même si certaines initiatives reposent sur des cas d’usage pertinents, d’autres manquent clairement d’expertise technique pour émettre des stablecoins et de capacités en gestion des risques financiers.
En raison de ces lacunes, Yue a annoncé que seules quelques licences seront accordées dans un premier temps, et que la majorité des candidats ne devraient pas s’attendre à une approbation.
Publicité crypto dans d’autres juridictions
À l’instar de Hong Kong, d’autres juridictions comme l’Union européenne interdisent aux entreprises non autorisées de promouvoir des produits liés aux cryptomonnaies.
Le règlement MiCA (Markets in Crypto-Assets) prévoit des sanctions financières bien plus lourdes : au moins 5 millions d’euros (environ 5,8 millions de dollars) ou entre 3 % et 12,5 % du chiffre d’affaires annuel pour les entreprises ou individus en infraction. Toutefois, ces dispositions n’incluent pas de peine de prison.
Au Royaume-Uni, la Financial Conduct Authority (FCA) peine à faire appliquer sa réglementation. En janvier, seule la moitié des publicités crypto jugées illégales avait été retirée.
L’approche de Hong Kong compte parmi les plus strictes à ce jour, en intégrant des sanctions pénales à son arsenal de protection des consommateurs. L’objectif est de concilier innovation fintech et contrôle réglementaire.