L’or a atteint un nouveau record historique à plus de 4 200 dollars l’once mercredi. Cette envolée s’explique par la forte demande des investisseurs particuliers achetant de l’or physique, ainsi que des banques centrales qui accumulent le métal précieux pour se protéger contre l’inflation monétaire.
Des témoignages font état d’un engouement croissant pour l’or alors que de plus en plus d’épargnants recherchent des valeurs refuges alternatives face aux incertitudes économiques mondiales. Jeudi, la chaîne australienne Nightly News a rapporté qu’une file de clients s’étendait devant la boutique ABC Bullion à Sydney.
Vers midi, la file d’attente s’étendait sur près de 60 mètres. Plusieurs clients interrogés ont expliqué vouloir acheter de l’or physique en raison de la dépréciation du dollar américain, de l’instabilité géopolitique et d’une méfiance croissante envers les institutions financières.
D’après les données de Yahoo Finance, le prix de l’or a déjà progressé d’environ 61 % depuis le début de l’année.
En août, l’or a dépassé les bons du Trésor américain en pourcentage des réserves des banques centrales – une première depuis 1996. Il représente désormais plus de 25 % des réserves mondiales, selon l’économiste Mohamed El-Erian.
Cette tendance illustre un mouvement plus large vers des actifs perçus comme sûrs. Comme l’ont écrit les analystes de The Kobeissi Letter :
« L’or, l’argent et le bitcoin figurent désormais parmi les dix plus grands actifs mondiaux. Ce sont des valeurs refuges typiques, qui progressent lorsque les actions chutent. »
Kobeissi Letter note également que le dollar américain se dirige vers sa pire année depuis 1973, alors que le bitcoin (BTC) et l’or atteignent des records. La dévalorisation monétaire et la perte de confiance dans les institutions traditionnelles constituent généralement des catalyseurs favorables pour les actifs de type store-of-value ou hard money.
Le débat se poursuit sur le rôle du bitcoin comme réserve de valeur
Les analystes continuent de débattre du rôle du bitcoin comme réserve de valeur. Le BTC, dont l’offre est limitée et résiste à la censure, partage plusieurs caractéristiques de l’or. Cependant, il reste plus volatil, en raison de sa capitalisation boursière plus faible — environ 2 200 milliards de dollars, contre 2 900 milliards pour l’or.
Une capitalisation plus basse signifie qu’un actif peut connaître des variations de prix plus brutales, faute de liquidité suffisante pour amortir les mouvements importants. À l’inverse, une capitalisation plus élevée rend un actif plus résilient face à la volatilité et aux chutes soudaines.
Après le krach historique de vendredi, le prix du bitcoin a chuté d’environ 8,8 %, tandis que certaines altcoins ont perdu plus de 95 % de leur valeur en 24 heures.
Pour certains investisseurs, cette baisse limitée du BTC par rapport aux altcoins montre sa robustesse. D’autres, en revanche, soulignent la divergence croissante entre le BTC et l’or, y voyant la preuve que le Bitcoin ne remplit pas encore pleinement son rôle de réserve de valeur.
L’économiste et investisseur Peter Schiff, critique notoire du bitcoin, estime que la chute du BTC depuis son record de plus de 125 000 dollars, alors que l’or atteint de nouveaux sommets, prouve que le marché haussier du bitcoin est terminé.