L’exchange crypto Gemini a déclaré qu’il ne recrutera aucun diplômé du Massachusetts Institute of Technology (MIT) tant que l’université maintiendra l’ancien président de la Securities and Exchange Commission (SEC), Gary Gensler, à son poste d’enseignant.
« Tant que le MIT restera associé à Gary Gensler, Gemini ne recrutera aucun diplômé de cette école », a affirmé Tyler Winklevoss, cofondateur et PDG de Gemini, dans un post publié sur X le 30 janvier. Il a précisé que la plateforme ne prendrait pas non plus de stagiaires pour son programme d’été.
Depuis janvier 2023, Gemini est en conflit avec la SEC, qui a intenté un procès à la société ainsi qu’à Genesis. Le régulateur les accuse d’avoir vendu des titres financiers non enregistrés via le programme Gemini Earn. Genesis a accepté de payer 21 millions de dollars d’amende en mars 2024 pour régler ces accusations.
Source: Tyler Winklevoss
Gary Gensler est considéré comme l’architecte de cette action en justice. Il a dirigé la SEC jusqu’au 20 janvier, date de l’investiture de Donald Trump.
Il a ensuite retrouvé un poste au MIT en tant que professeur, où il enseigne et mène des recherches sur l’intelligence artificielle appliquée à la finance, la fintech et la régulation. Avant de prendre la tête de la SEC sous l’administration Biden, Gensler avait déjà enseigné au MIT entre 2018 et 2021.
Sous sa direction, la SEC a intensifié les actions répressives contre l’industrie crypto. Les propos de Winklevoss ont donc été bien accueillis par des figures du secteur, comme Erik Voorhees, défenseur du bitcoin, qui a déclaré : « Toutes les entreprises crypto devraient boycotter les diplômés du MIT jusqu’à ce que Gary soit licencié. »
Ce n’est pas la première fois que l’industrie crypto appelle au boycott de personnalités liées à la SEC. En décembre, Coinbase a cessé toute collaboration avec le cabinet d’avocats Milbank après l’embauche de Gurbir Grewal, un ancien responsable de la SEC.
Le PDG de Coinbase, Brian Armstrong, avait alors déclaré que son entreprise éviterait toute collaboration avec des cabinets recrutant des personnes ayant tenté de « tuer illégalement » l’industrie crypto tout en échouant à clarifier les règles. Il avait aussi incité d’autres sociétés crypto à suivre cette ligne de conduite.
Cependant, certains acteurs du secteur estiment que cette décision de Gemini va trop loin. Sergey Gorbunov, cofondateur d’Axelar Network, a déclaré ne pas voir de raison de « punir les étudiants » pour les actions de Gensler. Il s’est même dit prêt à recruter des diplômés du MIT.
Preston Byrne, responsable juridique chez Arkham au Royaume-Uni, a abondé dans ce sens : « Ne pas embaucher des cabinets qui emploient des cadres de la SEC, c’est une chose. Mais boycotter les diplômés du MIT, c’est excessif. »
Le défenseur de la blockchain Jiasun Li, professeur associé à l'université George Mason, a déclaré qu'une meilleure stratégie aurait pu consister à boycotter tout étudiant s'inscrivant au cours de Gensler.
Tyler Winklevoss a récemment réitéré sa position en déclarant que toute entreprise ou université embauchant Gary Gensler trahissait l’industrie crypto.
« Aucune excuse ne pourra effacer les dégâts qu’il a causés à notre industrie et à notre pays », a-t-il martelé dans un post publié sur X le 16 novembre.
Source: Tyler Winklevoss
Depuis janvier 2024, la SEC est dirigée par Mark Uyeda, l’un des trois commissaires ayant voté en faveur des ETF Bitcoin (BTC) au comptant.
Parmi les autres soutiens de cette approbation figure Hester Peirce, qui dirige désormais l’unité dédiée aux cryptos récemment créée au sein de la SEC.