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Luc José AdjinacouLuc José Adjinacou

Crypto : Le cofondateur de Samourai Wallet relance le débat sur l’anonymat avec une lettre écrite en prison

Le dossier suscite une vague de soutien dans la crypto, une pétition pour sa grâce présidentielle et une prise de parole inattendue de Donald Trump.

Crypto : Le cofondateur de Samourai Wallet relance le débat sur l’anonymat avec une lettre écrite en prison
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Dans un contexte de durcissement réglementaire envers les outils de confidentialité dans l’écosystème crypto, le cas de Keonne Rodriguez fait figure d’électrochoc. Cofondateur de Samourai Wallet, un portefeuille Bitcoin axé sur l’anonymat, il a commencé à purger une peine de cinq ans dans une prison fédérale américaine. À peine incarcéré, il publie une lettre poignante depuis sa cellule. Les détails dans la suite.

Noël derrière les barreaux : le cofondateur de Samourai Wallet témoigne

Le 24 décembre, Keonne Rodriguez, incarcéré depuis une semaine, a livré un récit détaillé de son premier jour en prison. Il y décrit son arrivée dans le camp pénitentiaire, les fouilles, les examens médicaux, et les premières heures passées en détention. Bien que le choc soit réel, il confie que les conditions restent supportables, et que les autres détenus font preuve de respect. Il exprime surtout une grande émotion à l’idée d’avoir dû quitter sa famille quelques jours avant Noël, tout en précisant qu’il espérait recevoir la visite de sa femme le 25 décembre.

Rodriguez a été condamné le 19 novembre pour son rôle dans le développement de Samourai Wallet, un protocole crypto de mixage permettant d’anonymiser des transactions Bitcoin. Il n’est pas accusé d’avoir blanchi lui-même de l’argent, mais d’avoir mis à disposition un outil que certains auraient utilisé à des fins illégales. Une nuance de taille, mais qui n’a pas suffi à lui éviter une lourde peine.

Pardon présidentiel ? Une affaire qui secoue l’écosystème crypto

Depuis l’annonce de sa condamnation, une pétition appelant à sa grâce présidentielle a rassemblé plus de 12 000 signatures. Le texte dénonce une attaque contre la liberté d’expression et l’innovation, insistant sur l’absence de victime directe dans cette affaire. Rodriguez, dans une prise de parole publique, a interpellé l’ancien président Donald Trump pour demander son pardon.

Ce dernier a indiqué le 16 décembre avoir entendu parler du dossier et qu’il allait y jeter un œil, sans en connaître tous les détails. Pour Rodriguez, son affaire est emblématique d’une offensive judiciaire contre les technologies de confidentialité, qu’il qualifie de guerre juridique menée sous l’administration précédente.

La communauté crypto voit dans ce cas un précédent dangereux. Après Tornado Cash et l’affaire Roman Storm, la mise en cause de Rodriguez confirme une tendance inquiétante : celle d’une criminalisation du développement open source dans l’espace décentralisé. Ce procès soulève une question cruciale pour l’avenir du Web3 : un développeur peut-il être tenu responsable des usages détournés de son propre code ?