L’écosystème Ethereum est sur le point de vivre un tournant stratégique. Pour la première fois depuis le lancement du réseau en 2015, le pourcentage d’ETH disponibles sur les exchanges a atteint un seuil historiquement bas. Cette rareté de l’offre pourrait bien rebattre les cartes sur le marché.
Une pénurie d’ETH sans précédent sur les exchanges
Le volume d’Ether (ETH) détenu sur les exchanges centralisées a atteint 8,7 % de l’offre totale, un niveau jamais observé depuis la création du réseau. Même en incluant le léger rebond technique à 8,8 %, la tendance reste clairement orientée à la baisse. Cette évolution traduit une mutation structurelle : de plus en plus de tokens sont retirés de la liquidité active pour être mobilisés dans d’autres usages.
Plusieurs facteurs convergent pour expliquer cette dynamique. Le staking sécurisé d’ETH, le restaking via des services comme EigenLayer, ou encore la migration vers les solutions layer 2 assèchent l’offre disponible sur les marchés. À cela s’ajoute l’essor des trésoreries d’actifs numériques (Digital Asset Treasuries), qui absorbent une part croissante de l’offre, souvent dans une logique de détention à long terme.
Depuis juillet, le recul des réserves d’ETH sur les exchanges dépasse 43 %, selon les données de CryptoQuant. Cette baisse n’est pas anodine : elle réduit mécaniquement la pression vendeuse potentielle. Selon l’équipe de Milk Road, Ethereum est désormais dans son environnement d’offre le plus tendu jamais vu, ce qui pourrait favoriser une dynamique haussière si la demande venait à s’accélérer.
Indicateurs techniques et dynamiques de prix sous surveillance
Bien que le prix d’ETH évolue actuellement autour des 3 000 dollars, les signaux techniques sont loin d’être neutres. Certains analystes observent une possible montée en puissance. “Sykodelic”, contributeur suivi sur les réseaux sociaux, a récemment identifié un breakout de l’indicateur OBV (On-Balance Volume), ce qui pourrait indiquer un regain de force d’achat.
Autre signal encourageant, la parité ETH/BTC a cassé une ligne de tendance baissière, laissant présager une reprise de la domination d’Ethereum face à Bitcoin. Ce point est crucial car il pourrait attirer l’attention des investisseurs cherchant à capter la “valeur relative” entre les deux actifs.
Toutefois, la résistance technique des 3 200 dollars reste un seuil difficile à franchir. Un passage au-dessus pourrait servir de catalyseur pour une nouvelle phase haussière, surtout dans un contexte où l’offre disponible se raréfie à vue d’œil.
Vers un scénario de rupture ou de consolidation ?
La raréfaction de l’ETH sur les marchés pourrait bien transformer le rapport de force entre acheteurs et vendeurs. Si cette dynamique perdure, Ethereum pourrait faire face à un squeeze d’offre, dans lequel une hausse modérée de la demande suffirait à créer une pression haussière notable.
Néanmoins, cette configuration dépendra fortement du comportement des grands détenteurs. Si ceux-ci conservent leurs positions malgré une hausse des prix, un cycle de valorisation durable pourrait s’enclencher. À l’inverse, si des prises de profits massives surviennent, cela pourrait rapidement inverser la tendance.
Dans ce paysage en recomposition, Ethereum entre dans une zone d’incertitude… mais aussi de potentiel.