L’entreprise américaine Circle, connue pour son stablecoin indexé sur le dollar USDC, prévoit de lancer un token natif sur sa blockchain Arc, une infrastructure de type Layer 1 compatible avec l’Ethereum Virtual Machine (EVM) et destinée aux entreprises.
Lancée en octobre dernier, la phase test (testnet) d’Arc a déjà réuni de grands noms du secteur financier à savoir Goldman Sachs, BlackRock, Visa, ainsi que plus de 100 autres sociétés.
La société a révélé ses projets concernant ce nouveau token en même temps que ses résultats financiers du troisième trimestre. Initialement, Circle prévoyait d’utiliser l’USDC et d’autres stablecoins comme moyen de paiement des frais de gaz sur Arc.
Dans un communiqué, Circle précise que son objectif à long terme est de faire évoluer Arc vers un modèle de gouvernance décentralisé, reposant sur des validateurs distribués géographiquement :
« Circle explore la possibilité de lancer un jeton natif sur le réseau Arc, afin de stimuler la participation, encourager l’adoption, aligner les intérêts des différents acteurs et soutenir la croissance et la réussite à long terme du réseau Arc. »
Cointelegraph précise avoir contacté Circle, sans réponse au moment de la publication.
Des résultats financiers records au troisième trimestre 2025
Circle a également publié ses résultats financiers pour le troisième trimestre 2025, affichant un chiffre d’affaires de 740 millions de dollars, soit une hausse de 66 % sur un an.
Le bénéfice net a atteint 214 millions de dollars, en hausse de 202 % par rapport à la même période de 2024. Cependant, les coûts de distribution et de transaction ont aussi grimpé de 74 %, pour atteindre 448 millions de dollars.
Les coûts opérationnels ont progressé de 70 %, totalisant 211 millions de dollars, une hausse que l’entreprise attribue à une augmentation de 14 % de ses effectifs et à des rémunérations plus élevées.
L’EBITDA (résultat avant intérêts, impôts, dépréciations et amortissements), un indicateur clé pour les sociétés cotées, a bondi de 78 % en glissement annuel pour atteindre 166 millions de dollars sur le trimestre.
Appchains : L’avenir de la blockchain ?
Le lancement du réseau Arc illustre la croissance de l’intérêt institutionnel pour les blockchains et la transition vers des réseaux spécialisés — appelés appchains — conçus pour des cas d’usage précis, des plateformes dédiées ou des actifs numériques spécifiques.
Les développeurs qui adoptent ces blockchains applicatives cherchent à contourner les limites des blockchains généralistes, souvent ralenties par leur manque de scalabilité, leurs frais élevés et leur trafic mixte.
Des projets comme Hyperliquid et Injective reposent déjà sur ce modèle de blockchains de couche 1 dédiées à une seule application.
Cependant, les critiques estiment que ces appchains fragmentent la liquidité, accroissent les risques de piratage en raison de leur centralisation et souffrent d’un manque de soutien communautaire, contrairement aux blockchains généralistes à gouvernance décentralisée.
« Les appchains sous-estiment largement le coût de l’infrastructure et de la conformité : explorateurs, garde, exchanges, oracles, ponts, SDK, environnements de développement, on/off ramps, émission native, intégration et conformité réglementaire », a déclaré Andre Cronje, cofondateur de Sonic Labs.
Marc Boiron, PDG de Polygon Labs, n’est pas d’accord avec Cronje. Selon lui, les progrès rapides en matière d’interopérabilité entre blockchains permettront de résoudre la plupart de ces problèmes.
« L’écosystème évolue déjà vers une connectivité fluide entre réseaux, capable de combiner spécialisation et décentralisation », a-t-i indqué.