La Commodity Futures Trading Commission (CFTC) américaine a déclaré qu'elle ne poursuivrait pas deux entités liées à la plateforme de prédiction Polymarket.
Dans un avis publié mercredi, le régulateur a précisé avoir délivré une lettre de non-intervention « concernant les obligations de reporting et de conservation des données liées aux contrats événementiels » pour les sociétés QCX LLC et QC Clearing LLC.
« Les divisions ne recommanderont pas à la CFTC d’engager une action contre ces entités ou leurs participants pour manquement à certaines obligations de conservation de données relatives aux swaps, ni pour défaut de transmission des données liées aux transactions d’options binaires et de contrats à paiements variables aux registres de données sur les swaps […]. », a déclaré la Commission.
Concrètement, cette décision permet à Polymarket de proposer des contrats événementiels sans être tenu, pour l’instant, de se conformer aux exigences strictes de reporting prévues par la réglementation financière américaine. L’allègement reste temporaire et n’exonère pas les entreprises de leurs obligations réglementaires à long terme.
Dans un post publié mercredi sur X (ex-Twitter), le PDG de Polymarket, Shayne Coplan, a salué la décision, affirmant que la CFTC avait donné à l’entreprise « le feu vert pour opérer aux États-Unis ».
« Ce processus a été mené à bien en un temps record », a-t-il ajouté. « Restez à l’écoute. »
En juillet, Polymarket avait annoncé l’acquisition de QCEX pour 112 millions de dollars. L’opération incluait une plateforme de dérivés agréée par la CFTC ainsi qu’une chambre de compensation, renforçant ainsi la présence de Polymarket sur le marché américain.
Dans sa demande de non-intervention déposée en juillet, QCX avait précisé que les contrats événementiels en question doivent rester « entièrement collatéralisés » et qu’« aucun participant ne pourra compenser des contrats QCEX via un membre compensateur tiers ».
Vers un assouplissement réglementaire
Cette lettre de non-intervention illustre un assouplissement du ton des régulateurs financiers américains vis-à-vis de la crypto depuis l’arrivée de l’administration Trump en janvier.
Au cours des huit derniers mois, la Securities and Exchange Commission (SEC) a abandonné plusieurs enquêtes et poursuites visant des sociétés spécialisées dans les actifs numériques, dont beaucoup avaient été engagées sous l’ancienne présidence de Gary Gensler.
Donald Trump Jr., fils du président américain, a rejoint en août le comité consultatif de Polymarket. Par ailleurs, Brian Quintenz — choisi par Trump pour présider la CFTC — attend toujours la validation du Sénat. Pour l’instant, Caroline Pham reste la seule commissaire en fonction à la tête de l’agence.
Polymarket avait déjà eu maille à partir avec les régulateurs. En 2022, la CFTC lui avait infligé une amende de 1,4 million de dollars pour avoir exploité une plateforme « illégale et non enregistrée ».
Les autorités avaient également enquêté sur des transactions effectuées par des utilisateurs basés aux États-Unis après l’élection présidentielle de 2024. Ces investigations ont finalement été classées sans suite en juillet dernier.