L’annonce de la liquidation des avoirs en FTX Token (FTT) de Binance par Changpeng Zhao a semé une panique générale sur le marché. Une annonce qui a aussi fragilisé l’exchange de Sam Bankman-Fried. Face à la débâcle annoncée de cette dernière, les deux dirigeants de l’industrie crypto ont annoncé hier soir le rachat de FTX par Binance.

L’opération qui vise à répondre au défaut de liquidités de FTX pour satisfaire les demandes autour de son token a rapidement soulevé des inquiétudes auprès des membres de la communauté. PDG de Coinbase, Brian Armstrong a alors effectué une sortie pour rassurer les clients de l’exchange quant aux conséquences d’une potentielle exposition à FTX.

Une crise qui est le « résultat de pratiques commerciales risquées »

Dans une série de tweets publiés dans la soirée du 8 novembre, le PDG de Coinbase a partagé son analyse de la crise qui secoue actuellement l’écosystème FTX. Il a d’abord exprimé sa sympathie à l’égard de toutes les personnes impliquées dans celle-ci, à commencer par les clients de l’exchange et les détenteurs du Token FTX.

Brian Armstrong a également affirmé que sa société n’est pas exposée à l’exchange rival et son token, contrairement à Binance. Pour rappel, le PDG de Binance, Changpeng Zhao, a refusé l’offre de vente de leurs avoirs en FTT, à travers une transaction de gré à gré, faite par Alameda Research, la société de trading crypto rattachée à l’écosystème FTX.

Le PDG de Coinbase a ensuite pointé du doigt les raisons derrière les difficultés actuelles de FTX. « Cet évènement est le résultat de pratiques commerciales risquées, y compris des conflits d'intérêts entre des entités profondément imbriquées, et une mauvaise utilisation des fonds des clients (prêt des actifs des utilisateurs). », a-t-il posté.

Il a assuré que Coinbase s’efforce au quotidien d’être « l'acteur le plus fiable de l'espace », et que l’exchange ne s’engagerait jamais dans « ce type d'activité risquée ».

« Nous ne faisons rien avec les fonds de nos clients à moins que le client ne nous le demande. Nous détenons tous les actifs, dollar pour dollar, et les utilisateurs peuvent retirer leur argent à tout moment. Nous sommes constitués en société et cotés en bourse aux États-Unis, parce que nous pensons que la transparence et la confiance sont très importantes. Chaque investisseur et client peut voir nos états financiers publics audités, qui montrent comment nous détenons les fonds des clients. »

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La part de responsabilité des régulateurs

Après avoir fustigé la gestion de FTX, Brian Armstrong s’en est également pris aux régulateurs américains. Il a reproché à ces derniers de s’être plus concentrés sur le marché intérieur, pendant que « les clients se sont déplacés vers des sociétés aux pratiques commerciales plus opaques et risquées ».

« Pour prendre l'exemple des États-Unis, plus de 95 % des exchanges de cryptomonnaies se sont développés à l'étranger parce qu'il est difficile de s'y retrouver dans la réglementation des cryptomonnaies. C'est mauvais pour les États-Unis, et les Américains perdent toujours de l'argent dans ces dérapages à l'étranger. »

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Conscient que les évènements comme celui-ci incitent les régulateurs à durcir le ton, Brian Armstrong a prévenu que cela ne ferait qu'aggraver le problème d’exode des acteurs de l’industrie. Il a alors réclamé plus de concertation entre les dirigeants de l’industrie et les législateurs chargés de définir la réglementation crypto.

« Nous devrions continuer à travailler avec les décideurs politiques pour créer une réglementation raisonnable pour les exchanges centralisés / dépositaires dans chaque marché (comme nous le faisons depuis un certain temps), mais ensuite nous avons besoin de voir un champ d'action équitable mis en œuvre, ce qui n'est pas arrivé jusqu'à présent. »