Le marché du bitcoin (BTC) a longtemps été rythmé par un cycle de quatre ans, marqué par les halvings et suivi de phases haussières spectaculaires. Ce modèle, popularisé par l’analyse historique, continue d’influencer la stratégie de nombreux investisseurs. Mais alors que les institutions prennent de plus en plus de place dans l’écosystème, une question se pose : ce cycle est-il encore pertinent ? Plusieurs acteurs du secteur, dont Gemini, s’expriment sur l’avenir de cette théorie face à un marché en pleine transformation.
Le cycle de 4 ans : Entre récits historiques et émotions humaines
Le modèle des cycles quadriennaux de bitcoin repose sur un mécanisme bien connu : le halving, cet événement qui réduit de moitié la récompense des mineurs tous les quatre ans. Historiquement, chaque halving a été suivi d’un marché haussier significatif. Pourtant, cette mécanique ne repose pas uniquement sur la raréfaction de l’offre.
Saad Ahmed, responsable Asie-Pacifique de l’exchange crypto Gemini, insiste sur un facteur souvent sous-estimé : la psychologie humaine. Selon lui, « il y a un certain excès, puis les gens retrouvent un équilibre ». Ce schéma émotionnel — l’euphorie suivie de la peur — continue de structurer le marché.
Ce point de vue est renforcé par les données publiées par Glassnode. L’entreprise spécialisée dans l’analyse onchain observe que les tendances actuelles de bitcoin présentent de fortes similitudes avec les cycles précédents. L’analyste Rekt Capital avertit qu’« il ne reste qu’une très petite marge de temps et d’expansion du prix », et suggère que si le cycle suit le modèle de 2020, le sommet du marché pourrait être atteint en octobre 2025, soit environ 550 jours après le halving d’avril 2024.
Ces éléments nourrissent l’idée que, malgré un environnement en mutation, les repères historiques conservent une certaine valeur prédictive.
Vers un nouveau paradigme ? L’effet des institutionnels et les signaux de prudence
Si l’historique semble donner raison à cette théorie cyclique, l’environnement du marché a pourtant beaucoup changé. Bitcoin attire désormais des acteurs institutionnels majeurs : fonds d’investissement, gestionnaires d’actifs, entreprises cotées. Ces investisseurs, souvent plus rationnels et tournés vers le long terme, pourraient contribuer à lisser les variations extrêmes du marché.
Cette hypothèse est partagée par Matt Hougan, directeur des investissements chez Bitwise. Il anticipe une phase haussière en 2026, tout en soulignant que les précédents cycles ne doivent pas être interprétés comme des schémas immuables. La montée en puissance des ETF, les politiques monétaires des banques centrales et les régulations émergentes sont autant de variables susceptibles d’influencer les tendances futures.
Face à ces évolutions, certains analystes appellent à adopter une lecture plus large et plus flexible du marché. Le cycle de quatre ans peut toujours servir de cadre de réflexion, mais il ne suffit plus à lui seul pour expliquer ou anticiper les mouvements à venir. L’ère de la simplification semble toucher à sa fin, au profit d’une approche plus systémique.
Le cycle quadriennal de Bitcoin continue d’exercer une influence sur les comportements et les projections, mais son efficacité en tant qu’outil prédictif est de plus en plus discutée. Si l’histoire offre des repères utiles, l’avenir du marché pourrait bien dépendre d’un ensemble plus complexe de facteurs. Comprendre ces nouvelles dynamiques est devenu essentiel pour naviguer dans un écosystème en perpétuelle évolution.