Et si le fameux cycle de 4 ans du bitcoin (BTC) n’était plus qu’un mirage ? Depuis plus d’une décennie, investisseurs et analystes s’appuient sur ce modèle quasi sacré, rythmé par les halving, pour anticiper les hausses et les chutes du marché crypto. Mais en cette fin 2025, le récit vacille. Alors que le bitcoin a chuté de près de 30 % après son sommet post-halving, certains estiment que la mécanique historique s’est brisée. D’autres, au contraire, défendent l’idée d’un simple ajustement temporaire. Explications.
Ces experts qui enterrent le cycle de 4 ans du bitcoin
Le directeur de LVRG Research, Nick Ruck, affirme que la dynamique traditionnelle du marché crypto est bel et bien rompue : « Le cycle a commencé à se briser en 2025 », explique-t-il, pointant du doigt la demande institutionnelle continue via les ETF et les trésoreries d’entreprise, qui ont atténué la chute habituellement attendue après un pic. Il ajoute que la volatilité du bitcoin s’est réduite comparé aux cycles précédents, ouvrant la voie à une consolidation à court terme, mais à une extension haussière jusqu’en 2026.
Même son de cloche du côté de Grayscale, qui anticipe un nouveau sommet historique du bitcoin au premier semestre 2026. En cause ? Un contexte macro favorable, marqué par la dévaluation monétaire et une régulation américaine plus permissive. Geoffrey Kendrick, responsable de la recherche sur les actifs numériques chez Standard Chartered, va jusqu’à déclarer début décembre que le modèle cyclique est « invalidé », ramenant sa prévision à 150 000 $ pour 2026. Des figures majeures de l’industrie comme Cathie Wood, Arthur Hayes ou encore Raoul Pal soutiennent aussi cette thèse.
Les vieux modèles auraient encore du sens
À l’inverse, plusieurs analystes persistent à voir dans la correction actuelle un simple retour à la norme. Markus Thielen, PDG de 10x Research, assure que le bitcoin est entré en marché baissier dès octobre 2025, en tant que premier actif risqué à anticiper un ralentissement économique mondial. Le populaire analyste Rekt Capital estime quant à lui que le cycle est toujours valide : « S’il est cassé, c’est probablement parce qu’il est en train de monter d’un niveau », déclarait-il le 20 décembre.
Selon ces analystes, le cycle reste d’autant plus influent que de nombreux traders en anticipent toujours les phases, accentuant la baisse par des ventes massives. PlanB, créateur du modèle Stock-to-Flow, attribue ces ventes aux OG traumatisés par 2021 et aux fans du cycle de 4 ans s’attendant à un marché baissier deux ans après le halving. Pour Alex Wacy, « les cycles ne disparaissent pas toujours, parfois ils s’étirent ». Il note l’absence d’euphorie et d’altseason cette année, malgré des records en bourse et un essor de l’IA.
En somme, la question de la fin du cycle de 4 ans reste largement ouverte. Si les flux institutionnels, la régulation et la macroéconomie redéfinissent la dynamique du marché, les repères historiques restent profondément ancrés. Ce débat stratégique pourrait bien façonner les mouvements du bitcoin en 2026… et au-delà.
