Binance a annoncé en mai qu'il allait retirer de la cotation les cryptomonnaies de confidentialité telles que Monero (XMR), Zcash (ZEC) et d'autres dans plusieurs pays, dont la France, l'Italie, l'Espagne et la Pologne. Cette décision a mis en évidence le fait que certaines entreprises pourraient se mettre elles-mêmes à bannir les technologies de protection de la vie privée, même lorsqu'elles sont légales, par aversion pour le risque et par confusion quant au respect des règles.
Les régulateurs de l'Union européenne ont récemment adopté deux cadres juridiques importants en matière de cryptomonnaie : Les règles relatives aux marchés des actifs crypto et la Travel Rule. Ces mandats nécessitent la collecte de données sur les utilisateurs et d'informations d'identification pour les bénéficiaires de retraits. Bien que ces réglementations puissent sembler contraignantes, les utilisateurs de cryptomonnaies de confidentialité et les exchanges de cryptomonnaies peuvent, en fait, s'y conformer.
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La réaction excessive de Binance n'est pas le résultat d'un mandat réglementaire clair, et ses actions semblent également incohérentes en interne. Elle a retiré le token de gouvernance SCRT de Secret, qui n'est pas privé lui-même mais peut être échangé contre une cryptomonnaie de confidentialité. En revanche, le Litecoin (LTC), qui dispose d'une fonction de confidentialité, n'a pas été retiré de la liste.
Ces actions de Binance pourraient être moins liées aux exigences des régulateurs européens qu'à sa situation particulière. Par exemple, Binance est actuellement en litige avec la Commodity Futures Trading Commission pour des manquements présumés aux mesures de lutte contre le blanchiment d'argent.
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Même dans les pays où les cryptomonnaies de confidentialité sont totalement interdits, comme les Émirats arabes unis, les utilisateurs avisés peuvent les acquérir via des réseaux privés virtuels pour accéder à des transferts peer-to-peer ou à des exchanges décentralisés. Des plateformes comme Sideshift.ai pour Zcash et Bisq pour Monero servent de passerelles vers ces cryptomonnaies. Si ces méthodes garantissent leur survie pendant les périodes d'interdiction prolongées, elles risquent de ralentir leur adoption par une base d'utilisateurs plus large qui a besoin d'outils de protection de la vie privée pour assurer sa sécurité financière et l'exercice de ses droits fondamentaux.
Les exchanges réglementés parviennent à se conformer aux lois américaines contre le blanchiment d'argent, notamment Kraken, qui propose Monero, ainsi que Gemini, qui non seulement propose Zcash, mais permet aux clients d'effectuer des transactions protégées sur la plateforme.
L'industrie de la crypto en est encore à ses débuts, et il est essentiel d'établir un environnement réglementaire équilibré qui respecte la vie privée des utilisateurs tout en dissuadant et en punissant les activités illégales. Des réglementations trop restrictives pourraient étouffer l'innovation et décourager les nouveaux utilisateurs de rejoindre l'espace crypto.
Binance devrait revenir sur sa décision malavisée de retirer de la cotation les cryptomonnaies de confidentialité, mieux évaluer ses exigences en matière de conformité dans les pays de l'UE et, surtout, s'opposer activement à l'idée que l'UE envisage d'interdire à l'avenir la protection de la vie privée. La protection de la vie privée va devenir de plus en plus importante dans le secteur de la crypto, et Binance et d'autres exchanges seront laissés pour compte si ils ne prennent pas au sérieux les cryptomonnaies et les outils de protection de la vie privée.
Cet article a été rédigé à des fins d'information générale et n'est pas destiné à être et ne doit pas être considéré comme un conseil juridique ou d'investissement. Les points de vue, pensées et opinions exprimés ici n'engagent que l'auteur et ne reflètent ni ne représentent nécessairement ceux de Cointelegraph.