Un haut fonctionnaire de la Banque du Japon (BOJ) a averti les pays du G7 qu’un cadre commun de réglementation des monnaies numériques devait être mis en place le plus rapidement possible. 

Le G7 désigne le Groupe des Sept, un forum politique intergouvernemental composé du Canada, de la France, de l’Allemagne, de l’Italie, du Japon, du Royaume-Uni et des États-Unis.

Cette déclaration fait suite à la poursuite du conflit entre la Russie et l’Ukraine, alors que les cryptomonnaies et leurs applications potentielles pour contourner les sanctions économiques font l’objet d’une attention croissante.

Le chef du département des systèmes de paiement de la BOJ, Kazushige Kamiyama, a déclaré à Reuters que l’utilisation des stablecoins permet de « créer très facilement un système de règlement mondial individuel », ce qui permettrait aux États-nations d’échapper plus facilement aux systèmes de paiement plus traditionnels et réglementés qui utilisent le dollar américain, l’euro ou le yen pour le règlement.

Kamiyama a ajouté qu’un sentiment d’urgence est primordial si les nations du G7 veulent coordonner efficacement la réglementation des cryptomonnaies et des actifs numériques, car les réglementations actuelles ne tiennent pas pleinement compte de leur adoption et de leur prolifération croissantes dans le monde.

M. Kamiyama a ajouté que ce cadre réglementaire aurait une incidence sur le processus de conception de la monnaie numérique de la banque centrale du Japon (CBDC), le yen numérique. Il faudra trouver un équilibre entre la protection de la vie privée et les préoccupations relatives au blanchiment d’argent et aux autres crimes.

Le gouverneur de la BOJ, Haruhiko Kuroda, a annoncé mardi, lors du sommet FIN/SUM sur les technologies financières au Japon, que la BOJ n’envisageait pas d’introduire une CBDC dans un avenir proche. Kuroda a expliqué que la BOJ prévoit d’examiner attentivement les rôles attendus de la monnaie de banque centrale dans la vie des citoyens japonais.

« Nous considérons qu’il est important de se préparer minutieusement à répondre aux changements de circonstances de manière appropriée, du point de vue de la garantie de la stabilité et de l’efficacité de l’ensemble des systèmes de paiement et de règlement. »

Voir aussi : Un ancien fonctionnaire de la BOJ met en garde contre l’utilisation du yen numérique dans le secteur financier

Les remarques de M. Kuroda interviennent quatre jours seulement après que la BOJ a annoncé qu’elle passait à la phase deux des tests de viabilité d’une CBDC japonaise. La deuxième phase doit commencer ce mois-ci, de sorte que toute nouvelle réglementation décidée par le G7 aura un certain impact sur ce processus.

M. Kuroda a déclaré que la décision d’émettre ou non une CBDC au Japon sera probablement prise en 2026, en fonction de la vitesse à laquelle la CBDC sera adoptée dans le reste du monde.