Le débat sur la régulation des cryptomonnaies aux États-Unis prend une nouvelle tournure avec des accusations et contre-accusations entre démocrates et républicains. Lors d'une audience du comité de surveillance et d'investigation de la Chambre des représentants, le représentant texan Al Green a vivement critiqué l'idée que l’administration Biden mène une politique agressive contre les actifs crypto. Ce clash met en lumière des tensions politiques grandissantes autour de la régulation des cryptos

Une audience sous tension sur la débancarisation des acteurs crypto

Le représentant démocrate Al Green a récemment dénoncé ce qu'il appelle un faux narratif autour de l’idée que l'administration Biden cherche à exclure les acteurs crypto du système bancaire. Selon lui, les régulateurs financiers comme la FDIC (Federal Deposit Insurance Corporation) se sont limités à alerter les banques sur les risques liés aux cryptomonnaies, sans pour autant leur ordonner de couper les liens avec le secteur. Ces déclarations ont été appuyées par Shayna Olesiuk, directrice des politiques bancaires chez Better Markets, qui a témoigné lors de l’audience.

Selon elle, demander aux banques d’évaluer les risques associés aux cryptos ne signifie pas une débancarisation orchestrée. Pourtant, certains acteurs du secteur estiment que l’administration Biden exerce des pressions indirectes. Paul Grewal, directeur juridique de Coinbase, a dénoncé une approche qu'il qualifie de régulation par épuisement. Il a révélé qu’en 2022, la FDIC a envoyé des lettres aux banques leur suggérant de « suspendre toute activité liée aux actifs crypto », ce qui aurait contribué à restreindre l’accès des entreprises crypto aux services bancaires.

L'attaque d'Al Green contre le memecoin de Donald Trump

Si la question de la débancarisation a été l’objet central de l’audience, Al Green a aussi profité de l’occasion pour attaquer un sujet plus inattendu : le memecoin lancé par Donald Trump. Selon le représentant démocrate, les régulateurs devraient porter leur attention sur ce token controversé plutôt que de se focaliser sur des accusations de discrimination bancaire contre l'industrie crypto.

Le TRUMP Coin, lancé le 17 janvier, alimente déjà de nombreuses spéculations sur d’éventuels conflits d’intérêts et des pratiques de manipulation de marché. Pourtant, ni Dan Meuser, président du sous-comité, ni French Hill, président du comité des services financiers, n’ont mentionné cet actif crypto dans leurs interventions.

Cette absence de réaction soulève des questions sur la manière dont le Congrès perçoit les initiatives crypto des personnalités politiques. Alors que les régulations américaines se durcissent, l’émergence de tels projets pourrait forcer les législateurs à adopter une position plus tranchée sur l'implication des figures publiques dans l’écosystème crypto.